Quand Alain Juppé se souvient qu’il n’est pas sarkozyste…

juppe-chiracTrès croustillant article dans Sud Ouest cette semaine où le Maire de Bordeaux, Alain Juppé, également Président départemental de l’UMP Gironde, se lâche et ne mâche pas ses mots à l’égard de Nicolas Sarkozy et de sa réforme de la Taxe Professionnelle.

Morceaux choisis :

« Pour en revenir à la taxe professionnelle, cela ne va pas être simple. Là, il faut dire que le gouvernement cherche la provocation. »

« Le premier texte évoquait une compensation mais dégressive. Moins 5 % chaque année pendant vingt ans. Dès la deuxième année, la CUB perdait plusieurs millions. C’est tout de même se foutre du monde. Le président Sarkozy avait promis une compensation euro par euro mais il avait oublié de dire pendant un an.»

Bref, le moins que l’on puisse dire c’est que cette réforme ne fait pas l’unanimité et entraîne beaucoup d’inquiétudes au niveau des collectivités locales. Cela pose d’ailleurs la question de la pertinence d’une telle réforme et de son caractère prioritaire en pleine période de crise (il est bien sûr entendu que cela n’est pas une mesure miracle anti-crise comme elle nous le fut pourtant présentée au départ).

En tout cas, c’est aussi une occasion de vérifier que tout l’UMP n’est pas groupie du Président Sarkozy et de sa politique. Dominique de Villepin n’est donc pas le seul opposant potentiel, il reste encore quelques héritiers du gaullisme et de la droite sociale tels qu’Alain Juppé. Mais à part un coup de gueule ponctuel (et déjà à moitié renié, puisqu’il s’est excusé dans les heures suivantes), quelle est réellement leur capacité à peser sur les événements en étant à l’intérieur du système ?…

Adrien Debever
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Découvrez l’article de Sud Ouest du 7 octobre

Les Partenariats Public-Privé (PPP)

cpppLe 25 septembre 2009, la Caisse d’Epargne Aquitaine Poitou-Charentes organisait, à Bordeaux, une rencontre autour du thème des Partenariats Public-Privé :« la mise en place des PPP dans les collectivités locales ».

Cette rencontre était animée par Marc Teyssier d’Orfeuil, Délégué Général du Club des PPP, et Jérôme Grand d’Esnon, Avocat associé chez Landwell et Associés.

Trois possibilités de financement des grands investissements publics :

  • La plus classique par un investissement public (marché public) où la collectivité choisit par appel d’offre un prestataire privé qui sera payé pour réaliser l’investissement (avec souvent un paiement au fur et à mesure de la réalisation).
  • Il existe aussi depuis longtemps un financement par le biais d’un contrat de concession ou d’une délégation de service public (DSP). Le prestataire privé finance l’investissement puis exploite le service avec comme objectif de se rembourser sur les recettes issues des usagers. Lorsque les recettes ne sont pas celles attendues, la collectivité se voit contrainte de verser une compensation financière.
  • Plus récemment un nouveau système a été mis en place par une ordonnance de 2004, puis une loi du 28/07/2008 et enfin modifié par la LF 2009. Il s’agit des contrats de Partenariats Public-Privé (PPP).

En quoi consiste les Partenariats Public-Privé ?

Il s’agit d’un contrat passé par une collectivité avec un prestataire privé. Le prestataire privé finance l’investissement mais il est également en charge de sa maintenance durant tout le contrat qui peut aller jusqu’à une vingtaine d’années. Une fois réalisé, l’investissement est à la disposition de la collectivité contre un loyer prédéterminé et pour une durée précise, qui couvre la réalisation et la maintenance de l’investissement.

Les principaux avantages de ce dispositif sont :

  • La signature d’un vrai contrat (pas de dérapage de délai et de coût) et d’un contrat global (conception, réalisation, maintenance).
  • La rapidité de réalisation de l’investissement (motivation du partenaire privé qui ne percevra le premier loyer qu’à la livraison) et l’absence de risque de surcoût (les loyers sont fixés en amont).
  • La valorisation de l’investissement par l’obligation de maintenance (démarche qualitative également lors de la conception où le partenaire privé doit tenir compte de ses futurs coûts de maintenance). C’est un objectif de performance pour le partenaire privé avec la présence de clause de pénalités sur les loyers en cas de non respect des ses obligations (surtout la maintenance).
  • L’externalisation pour la collectivité cette dernière n’est pas toujours la mieux placée pour réaliser l’investissement prévu.
  • Un étalement des coûts dans le temps (les loyers ne sont versés qu’à la livraison et ils s’étalent sur le long terme).
  • Une grande souplesse dans les propositions des éventuels partenaires privés car l’appel d’offre ne se base pas sur un cahier des charges restrictif mais sur une analyse réelle des besoins. Une grande liberté de propositions laissée aux acteurs privés.

Les principales difficultés de ce dispositif sont :

  • Une procédure lourde en amont (en moyenne il faut 1 an pour monter le dossier). C’est un contrat complexe qui nécessite une évaluation préalable (vérification de l’opportunité, prise en compte tous les éléments, surtout ceux à long terme), puis une  procédure (négociée, d’appel d’offre restreint ou de dialogue compétitif).
  • Des coûts globalement plus importants que dans les autres modes de financement.
  • Une gestion du personnel plus complexe.
  • Une nécessaire adaptation des habitudes et des mentalités des agents des collectivités.
  • Support du coût de la TVA sur les loyers (pas récupérable).

Les dernières lois de 2008 et 2009 ont apporté quelques assouplissements :

  • La collectivité peut financer une partie mineure de l’investissement de départ et ainsi baisser ses futurs loyers (voire trouver plus facilement des partenaires privés).
  • L’Etat peut garantir jusqu’à 80 % des loyers de la collectivité (baisse du risque pour le partenaire privé et donc du coût les loyers). Les 20% restant permettent de garder une partie des loyers soumise aux risques des pénalités (motivation essentielle dans ce type de partenariat).

Les intervenants dans ce domaine :

La mission d’appui à la réalisation des Partenariats Publics-Privés (MAPPP) qui donne un avis obligatoire dans des projets qui concerne l’Etat et un avis facultatif pour les autres collectivités.

Contacts : 01.44.97.34.78 ou www.ppp.minefi.gouv.fr/mission.php

L’Institut de Gestion Déléguée (IGD) qui aide et conseil dans la volonté de passer des contrats de partenariats.

Contacts : 01.44.39.27.00 ou www.fondation-igd.org

Adrien Debever

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Que cherche Sarkozy avec l’affaire Clearstream ?

villepin_et_sarkozyBien curieuse et sidérante affaire judiciaire dont le procès a débuté lundi à Paris. Déjà, lors de sa révélation au grand public (en 2005), cette histoire avait étonné voir dégoûté beaucoup d’entre nous tant cela illustre une fois de plus une politique faite de magouilles, de barbouzeries et de compromissions avec les milieux d’affaires.

Pour tenter de résumer, c’est un problème de dénonciation calomnieuse qui touche une quarantaine de personnes dont un certain Nicolas Sarkozy.

L’origine de l’affaire prend sa source dans une autre affaire encore plus explosive mais gardée sous la chape de plomb du « secret défense » : l’affaire des frégates de Taiwan. En effet, le futur « corbeau » de l’affaire Clearstream, Jean-Louis Gergorin, n°2 d’EADS du groupe Lagardaire, diligente une enquête privée suite à la mort brutale de Jean-Luc Lagardère qu’il croit criminelle et liée à la guerre économique menée pour la vente des frégates. C’est à cette occasion qu’il tombe sur des listings de la banque luxembourgeoise Clearstream, spécialisée dans le « nettoyage financier ».

Commence alors l’affaire dite  « Clearstream », qui verra ces listings trafiqués avec des noms célèbres rajoutés et des enquêtes menées en parallèle de la justice par des ministres au premier rang desquels Dominique de Villepin. Le tout sur fond de rivalités politiques et de guerre d’héritage au gouvernement en vue des présidentielles de 2007.

Tout cela est bien loin de l’intérêt général et de la mission d’un homme politique. Maintenant les deux grandes questions de ce procès sont :

  • Dominique de Villepin s’est-il juste contenté de demander une enquête ou a-t-il joué un rôle de commanditaire dans la modification des listings ?
  • Nicolas Sarkozy a-t-il eu connaissance très tôt de cette « manipulation » et l’a-t-il gardée en réserve pour l’instrumentaliser contre son rival potentiel à l’Elysée,  ou bien est-il juste une victime d’une tentative de discréditation ?

Au-delà des questions auxquelles la justice devra répondre, ce procès est sans précédant car l’une des partie civile n’est autre que le Président de la République, celui qui est garant de la séparation des pouvoirs et qui préside l’autorité supérieure de tous les juges, dont ceux  qui vont diriger ce procès.

Voilà là  une véritable situation de non respect des principes de bases de notre République, mais dont Nicolas Sarkozy est malheureusement coutumier depuis 2 ans !

Enfin, demeure la question sous-jacente au décryptage de cette affaire : que cherche Sarkozy à travers cette affaire Clearstream ?

Est-elle, pour lui, un règlement de compte personnel avec Dominique de Villepin (auquel cas M.Sarkozy manque cruellement de hauteur : étant le vainqueur des élections de 2007, le combat est fini !) ou bien cherche-t-il à décapiter définitivement la seule personne qui, à l’UMP, se dresse encore ouvertement contre sa toute puissance ? Dans cette deuxième hypothèse, c’est une façon d’en finir définitivement avec les héritiers de la « Chiraquie » et peut-être plus généralement avec l’héritage Gaulliste dont sa nouvelle droite bafoue régulièrement les valeurs.

Ce procès apportera peut-être quelques éléments de réponses à toutes ces questions mais Nicolas Sarkozy prend sans doute des risques en voulant rester ainsi au cœur d’une affaire si peu reluisante.

Car, plus que jamais, nous assistons, dans cette affaire, à la mise en lumière des compromissions auxquelles s’adonnent nos soit-disantes élites des pouvoirs politique, financier et économique…

Adrien Debever

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Sarkozy VS de Villepin

Hortefeux ou la règle du « deux poids, deux mesures »

Qui n’a pas entendu ou vu le dérapage de Brice Hortefeux, Ministre de l’intérieur, à Seignosse à l’Université des Jeunes UMP ?

Des journalistes ont, en effet, assisté et filmé une blague de Brice Hortefeux sur les personnes d’origine maghrébine : « Il en faut toujours un. Quand il y en a un ça va. C’est quand il y en a beaucoup qu’il y a des problèmes « .

Suite à cela, le Ministre a d’abord nié, avant de devoir se rendre à l’évidence de la puissance des images, il a alors exprimé des regrets pour le scandale (pas pour les mots eux- mêmes) !

Et c’est tout ! Pour le reste : solidarité gouvernementale et présidentielle. Et longue tirade quant à la pertinence des informations véhiculées par internet.

Incroyable théorie qui veut que la nature du support médiatique influe sur la véracité de l’information ! Les chaines de Télévision hertziennes et la grande presse auraient l’exhaustivité de l’information alors que les médias du net, fussent-ils Le Monde.fr (comme dans l’affaire Hortefeux), seraient forcément de moins bonne qualité et plus éloignés de la vérité….

Or, n’est-il pas plus juste de penser qu’à une époque où le pouvoir en place contrôle et influence considérablement les médias traditionnels, les journalistes trouvent un lieu d’expression réellement libre uniquement sur internet ?

Cet incident médiatique pose néanmoins la question des images  et des paroles des politiques prisent sur le vif, dans une situation informelle. Dans la mesure où ces expressions  sont extraites d’un contexte public et officiel, il n’est pas condamnable de les divulguer et les hommes politiques doivent en assumer la responsabilité.

Ces images prises sur le vif sont, par nature, propices aux dérapages et aux interprétations, aux dépends de la personne filmée. Tout n’a cependant pas la même gravité : ainsi, un Président de la République qui insulte une personne avec un « casse-toi pauvre con » est choquant, mais ne porte pas à conséquence. Par contre, un ministre de l’Intérieur (en charge de l’intégration et des cultes) qui ,au milieu d’un rassemblement public, fait de l’humour raciste, est chose plus sérieuse et de bien plus grande portée quand on sait les missions que ce ministre doit remplir au service des Français. Ce type de dérapage verbal mérite, pour le moins, des excuses immédiates et très claires, ou bien alors une démission.

Mais on nous dit : « c’est de l’humour ! ». En dehors du fait que cela montre la  super ambiance chez les Jeunes Pop à Seignosse avec ses grosses « déconnades » (car les autres commentaires durant cette scène sont du même acabit), il faut tout de même reconnaître que l’humour ne peut tout prendre comme cible, surtout lorsqu’on a des responsabilités publiques de premier plan comme Monsieur Hortefeux. (La portée de la petite phrase de Manuel Valls émise il y a quelques jours, en est ainsi bien atténuée, même si elle demeure très révélatrice).

En outre, le genre d’humour d’un ministre important de Mr. Sarkozy soulève quelques interrogations sur les  valeurs profondes qui animent l’entourage de notre Président, surtout dans une période où l’on voit Philippe de Villiers intégrer  la majorité présidentielle….

Enfin, c’est le problème du « deux poids – deux mesures » appliqué sans sourciller par le système sarkoziste mis en place dans notre pays depuis quelques années déjà : ainsi, c’est ce même Ministre qui, quelques jours auparavant, avait mis en retraite anticipée un préfet pour des propos du même ordre. Deux poids – deux mesures : dans le traitement médiatique, quand on compare cette phrase de M. Hortefeux, à teneur raciste, avec la petite phrase de François Bayrou lançait, lors des Européennes, à Daniel Cohn-Bendit et par laquelle il dénonçait des faits exacts mais anciens et hors contexte. Souvenez-vous du déchainement médiatique qui s’en est alors suivi contre Bayrou, l’opposant au pouvoir en place !…rien de comparable avec la polémique très « soft » sur les propos du Ministre de l’Intérieur.

Plus que jamais restons vigilants, attentifs aux manipulations des médias « sous contrôle » et refusons le racisme banalisé !

Adrien Debever

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Chaban, MoDem avant l’heure ?

jacques_chaban-delmas-dOn commémorait, hier, les 40 ans du discours de politique générale de Jacques Chaban Delmas (le 16/09/1969), qui venait d’être nommé Premier Ministre par le nouveau Président Pompidou.

Si ce discours a laissé une trace dans la mémoire collective, c’est  qu’il était visionnaire et d’une grande modernité. Chaban y fait une analyse sans concession des problèmes de l’époque et  présente son projet de  » Nouvelle Société « .

40 ans après, on constate que les problèmes n’ont pas changé, ils se sont même largement aggravés. Concernant les solutions à y apporter et la « Nouvelle Société« , les paroles de Chaban raisonnent encore aujourd’hui.

Sa Nouvelle Société voulait une économie forte (particulièrement l’industrie), débarrassée de la lourdeur et des freins d’un Etat omnipotent. Chaban Delmas dénonçait ainsi le centralisme et les dérives budgétaires (qui plus tard entraîneront nos déficits publiques abyssaux). Mais cette économie se voulait aussi sociale, en respectant l’Homme et surtout le travailleur. La « Nouvelle Société » devait lutter contre l’augmentation des inégalités et des différences entre les plus riches et les plus pauvres. Sur le plan politique, Chaban aspirait à un dépassement des clivages droite / gauche dans l’intérêt du pays.

Le projet de Jacques Chaban Delmas était donc profondément humaniste, à la croisée des chemins entre le Gaullisme et la Sociale Démocratie. Ce qui n’est pas très étonnant quand on sait que Jacques Delors était un de ses principaux conseillers.

Chaban n’eut jamais vraiment le temps ni les moyens de réaliser ce projet de société. Il fut victime de son propre camp : une droite plus conservatrice et trop attachée à ses acquis.

Aujourd’hui, cette vision  n’est pas morte, car il y a de ces filiations …Il ne faut certes pas chercher du coté de Nicolas Sarkozy : celui-ci construit en France une société aux antipodes de celle voulue par Chaban ! C’est plutôt du coté du MoDem et de son projet de société que l’on retrouve les valeurs et les aspirations de la « Nouvelle Société« .

Finalement, il est possible que François Bayrou, en créant une rupture avec la logique de l’UDF, ait évité d’être étouffé par la droite conservatrice qui jadis eut raison de Chaban. Le MoDem est peut-être l’outil qui a manqué à Jacques Chaban Delmas pour mener son projet dans la durée…

Adrien Debever

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Retrouvez le discours de politique générale de Chaban Delmas du 16/09/69

Université de rentrée plutôt chargée pour les Jeunes Démocrates !

jdemEn marge de l’Université de rentrée du MoDem à la Grande Motte, il y a 10 jours, les Jeunes Démocrates ont tenu un Conseil National puis une Assemblée Générale.

Ces deux réunions ont fait ressortir la réelle désorganisation et le flou artistique dans lequel fonctionne l’équipe national des JDEM.

Il y a un an, lors des dernières élections nationales, j’avais soutenu la liste, malheureusement perdante, de Pierre Braun car j’étais convaincu du manque de préparation et de programme de la liste de Frank Faveur (en image).

Bien obligé de constater que j’avais raison quand on voit le bilan de la première année de mandat (mandat de 2 ans) de cette équipe. Ainsi, ce fut un service minimum pour les Européennes (pas de logistique, par de programme « jeunes », pas de lobbying pour des candidats jeunes…), des moyens et des réseaux développés qui oublient que la France ce n’est pas uniquement l’Ile de France, les réflexions thématiques peu variées, une communication médiatique peu brillante et enfin une démocratie interne absente (aucun geste d’ouverture à la liste perdante, oubli d’organiser des Conseils Nationaux et  de voter un Règlement Intérieur…).

Tout cela n’est donc pas une surprise pour moi, mais je le regrette, car c’est tout le mouvement jeune qui en pâti.

Ce constat effectué, il était important, à la Grande Motte, d’agir avec pragmatisme et sens de l’intérêt collectif. Un nouveau clash n’aurait fait qu’aggraver l’image des JDEM sans servir à grand-chose.

C’est la première raison qui a poussé les Jeunes Démocrates de Gironde à s’abstenir lors des votes des quitus. Par ailleurs comment se prononcer sur du vide avec un rapport moral bien mince et un bilan financier juste inexistant ! Cependant, et c’est la troisième raison de notre abstention, Frank Faveur a durant ce week-end semblé faire un pas vers l’ouverture et l’écoute… c’est une démarche à encourager et à vérifier lors des prochaines semaines…

Hormis le vote des quitus, un autre vote avait lieu : celui de la constitution d’une Commission d’Arbitrage de 9 membres (élus pour 3 ans) ayant pour mission de traiter les litiges internes et de préparer et conduire la procédure des futures élections nationales des JDEM (sans doute en juin prochain). Probablement le vote le plus important de cette matinée, les Jeunes Démocrates 33 ont défendu, cette fois, une position très tranchée en souhaitant une Commission représentative et avec des profils de grandes qualités.

En effet, cette commission sera garante de la réussite des élections, tant en matière de régularité du scrutin, que dans l’organisation de celui-ci avec effet sur son taux de participation (éviter le fiasco des administrateurs provisoires, il y a un an, avec seulement 4% de participation et des soupçons de fraude !).

Les Jeunes Démocrates auront, besoin d’une équipe de grande valeur et sereinement élue pour relever le défit du prochain mandat : les élections présidentielles.

Adrien Debever

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La Grande Motte: pas un virage, une nouvelle frontière!

grande-motteLe week-end dernier a eu lieu l’Université de rentrée du MoDem à la Grande Motte (Hérault).

Cette Université était très attendue après la main tendue de Marielle de Sarnez à la gauche en août et c’était surtout le retour médiatique de François Bayrou après les Européennes. Cet intérêt accru fut visible par la couverture de la presse et le succès populaire (+ 1600 participants).

Il y eut de nombreux débats et conférences avec des intervenants de grande qualité tels que : Philippe Dessertine, Jean Peyerelevade, Sylvie Goulard, Patrick Pelloux, Guy Verhofstadt ou bien encore Jean-François Kahn.

Ces moments studieux furent bien sûr entrecoupés de moments de détente et de convivialité autour de la piscine ou lors des apéro des départements. Exercice où la Gironde s’est, comme chaque année, distinguée grâce en particulier à un fort contingent de Jeunes Démocrates 33.

Le moment culminant du week-end fut évidemment la matinée de dimanche avec les discours politiques des dirigeants du parti et spécialement celui de François Bayrou (Découvrir le discours et les vidéos de François Bayrou).

Les propos du Président du MoDem ont été clairs : il n’y a pas de virage à gauche, le Mouvement Démocrate n’est pas de gauche ! Il n’est pas plus du centre (Jean-François Kahn l’avais très bien expliqué la veille). Ce parti veut sortir du clivage archaïque droite/gauche. Aujourd’hui, le constat, c’est l’existence d’une nouvelle frontière entre le sarkozisme (attelage hétéroclite avec des souverainistes, des progressistes socialistes, une grande partie de l’UMP…) et son opposition.

Cette opposition est jusqu’à maintenant divisée avec pour seul point commun le combat et le refus du modèle de Société  imposé par le pouvoir en place.

François Bayrou a montré dimanche qu’il avait tiré les leçons des Européennes. Il reste en total opposition avec la politique du Président de la République et avec ses pratiques de gouvernance, mais il a compris qu’il ne pourrait lutter seul et surtout proposer une alternative seul.

Il fait donc passer aujourd’hui sa candidature à la présidentielle en second plan et donne la priorité à la construction d’un programme alternatif de gouvernement à proposer au français en 2012.

C’est tout le sens de l’appel de François Bayrou et sa proposition d’Etats Généraux de l’opposition, ouvert à tous, sans condition et devant les français. Il se place ainsi, bien au dessus de la vision terre à terre de Martine Aubry, qui ne pense qu’à mettre des étiquettes à tout le monde. « Tous ceux qui prendront la responsabilité de dire :  » Nous n’avons rien à voir avec vous », qui que soit le « nous » et qui que soit le « vous », tous les sectaires, tous ceux qui diront :  » Je n’accepterai de parler avec vous que le jour où vous m’aurez rallié, c’est-à-dire le jour où vous vous serez renié », regardez- les biens tous ceux-là, en fait, ils travaillent qu’ils le veuillent ou pas, pour que le régime actuel dure 10 ans en France».

Il n’y a pas d’alliance actuellement possible sans que ce travail programmatique ait eu lieu. Il ne sera pas facile et le succès n’est pas garanti. En attendant le Mouvement Démocrate garde toute son indépendance et présentera donc en toute logique des listes propres dans chaque région de France lors des prochaines élections.

Enfin, à noter également durant ce dimanche, le franc succès de Corinne Lepage qui a tracé les lignes de la Société de demain, qui ne pourra être que soutenable (eh oui au MoDem aussi l’écologie est primordiale). Elle a aussi souligné le rôle prépondérant de l’Europe dans cette évolution, seul niveau réellement efficace et pertinent comme ce qui concerne la fiscalité écologique (reprise de l’idée d’une taxe environnementale sur les produits importés…).

Le prochain grand rendez-vous du Mouvement Démocrate sera le Congrès programmatique d’Arras, début décembre, qui permettra de travailler sur les programmes régionaux mais également sur les valeurs et les idées que nous souhaitons apporter aux Etats Généraux de l’opposition.

La balle est maintenant dans le camp des partis issus de la gauche qui ne souhaitent pas voir le régime actuel durer 10 ans…

Adrien Debever

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Marseille : convergence ou alliance ?

mdsLa présence de nombreux responsables du Mouvement Démocrate à Marseille lors des ateliers d’été de « l’espoir à gauche » (courant de Vincent Peillon) a fait couler beaucoup d’encre et pose quelques questions…

Je vous propose de découvrir ou de redécouvrir le discours de Marielle de Sarnez à Marseille. C’est un très beau discours sur le constat commun, sur le partage de valeurs républicaines et sur la volonté de changer notre Société.

Aujourd’hui, une majorité de Français refuse la Société que veut nous imposer Nicolas Sarkozy (+ de 70% des votants aux européennes et sans doute une bonne partie des abstentionnistes). Mais en face de lui, l’opposition est éclatée et peu lisible. Du MoDem  aux communistes, en passant par les Verts et les socialistes (on pourrait même rajouter quelques gaullistes de l’UMP), il faudra construire et proposer un projet de Société alternatif si on veut éviter que la France ne perde son identité.

Pour rendre cela possible, il faut une envie commune, dépasser les vieux clivages et les vielles idéologies et respecter nos différences. En effet, un tel front ne pourra se faire que si chacun garde son identité et trouve sa juste place. Cela nécessite débats et échanges tant en interne des partis qu’entre eux. Si la motivation est uniquement basée sur des objectifs de mandats, de postes et d’élections à court terme, alors nous échouerons et nos électeurs iront grossir les rangs de l’abstention.

Donc, convergences oui, mais alliances de principe non !

Le Mouvement Démocrate n’a pas vocation à devenir « l’UDF de la gauche » (les Verts le font déjà très bien) ! Les dirigeants du parti doivent faire bien attention de ne pas trop jouer avec notre identité et notre indépendance. Dans ce sens, si le discours de Marielle est très juste, il ne peut être une validation de facto des futures alliances pour les régionales.

Nous avons sûrement des échanges et des projets à construire avec les femmes et les hommes issus de la gauche mais cela doit se faire dans la transparence et la concertation au sein du MoDem. Enfin, quand Marielle parle de nouveauté, cela doit aussi impliquer de nouvelles têtes et une nouvelle génération

Adrien Debever
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Voir aussi sur ce sujet les articles de : de Pierre Braun, Christophe Ginisty, Cristelle Carcone, l’Hérétique, et de Jérôme Charré.

Voici venir le temps des rentrées politiques…

Cette chaude fin d’été voit se préparer les rentrés politiques des principaux partis.

Certains s’adonnent aux parachutages gouvernementaux en Gironde, d’autres s’essayent à l’alchimie en tentant de transformer un « buzz » médiatique de printemps en parti politique pendant que les troisièmes ne changent rien : continuent à s’entre-déchirer et à tergiverser sur leur ligne politique actuelle et future !

Pour sa part, le MoDem lancera sa rentrée lors de l’Université de rentré à la Grande Motte (Hérault) les 4, 5 et 6 septembre.

L’automne sera marqué par la deuxième phase de notre introspection sur notre échec aux européennes (avec en point d’orgue un Congrès en fin d’année) et l’élaboration d’un programme pour les régionales.

Il faut venir nombreux à l’Université de rentrée en septembre. Nous avons besoin de nous retrouver et de travailler dans la bonne humeur sur un programme qui approfondisse notre projet de Société. Il faut être plus clair sur nos valeurs et nos propositions, mieux communiquer avec la population.

Je vous donne donc rendez-vous à La Grande Motte…

S’inscrire à l’Université de rentrée

L’autre taxe carbone : la bénéfique

aberration_environnementale_et_economiqueComme je l’ai démontré dans mon précédent article, la taxe carbone que nous prépare le gouvernement, suite au rapport de Michel Rocard, sera injuste et peu efficace au regard de la protection de l’environnement.

C’est bien dommage car l’idée d’une taxe carbone est intéressante, à condition que nos dirigeants n’y voient pas là un impôt nouveau facile à faire accepter en ces temps de déficits publics abyssaux.

Une taxe carbone bien pensée, à la bonne échelle, peut être un outil de moralisation de l’économie mondiale dont nous avons tant besoin actuellement.

Pour que cela soit efficace, le niveau de prélèvement de cette taxe doit être l’Europe. C’est le plus grand marché de consommation au monde, son impact sur l’économie mondiale est donc majeur.

Cette taxe doit, par ailleurs, se baser sur le bilan carbone de tous les produits manufacturés comme alimentaires, et pas juste stigmatiser certains. Ce bilan carbone correspond à une traçabilité des rejets de CO² dans l’atmosphère que génère chaque produit pour arriver devant le consommateur final (ce processus offrant aussi une certaine garantie de qualité comme pour la viande). Il faut donc prendre en compte les matières premières utilisées, le processus de production, le transport et la distribution.

A partir de là, il faut créer une « échelle carbone » avec 4 ou 5 niveaux, claire, simple et visible pour le consommateur final. La taxe serait alors évolutive sur les niveaux les plus hauts (les plus polluants). Sa forme technique peut être multiple, comme par exemple des points de TVA supplémentaires dont les recettes pourraient ainsi être versées à l’Union Européenne dans un fond spécifique.

En corollaire à cette taxe, les gouvernements devront mettre en place des mesures incitatives afin que la grande distribution joue le jeu et propose dans ses linaires des produits à différents niveaux sur l’échelle carbone (au nom de la concurrence loyale…).

Grâce à ce système, le consommateur pourra pleinement mesurer l’impact de sa consommation sur l’environnement et il sera poussé financièrement à modifier certaines habitudes alimentaires telles que la consommation hors saison des fruits et légumes (venant de très loin, ils seront taxés).

Par ailleurs, l’industrie locale et européenne devraient trouver là un contre-balancement au dumping social du grand import (le transport par ces monstrueux porte-conteneurs entraînant une taxation qui mangera en partie l’intérêt d’une main d’œuvre sous payée) et être récompensée pour ses efforts dans les processus de production propre (ainsi par exemple : gain de compétitivité par rapport à la production américaine).

Enfin, le nouveau fond européen, ainsi constitué, devra servir directement ou indirectement (via les Conseils Régionaux et les fonds FEDER) à financer : la recherche sur les technologies d’énergies renouvelables (surtout pour l’automobile), des programmes de ferroutage au niveau européen, des aides à l’implantation d’une industrie verte partout en Europe ou bien encore des aides aux particuliers qui souhaitent opter pour un habitat faiblement consommateur d’énergie…

Après la soi-disant vague verte des élections européennes de juin dernier, il devrait être possible de voir aboutir ce genre de mesure au niveau des organes de l’Union Européenne !?

Cette conception de la taxe carbone peut, en tout cas, être un formidable outil de moralisation sur le plan environnemental de l’économie mondiale, en attendant une moralisation sociale…

Adrien Debever

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