La supercherie de la taxe carbone « Sarko-Rocardienne » !

rocardIl y a deux jours, Michel Rocard (encore un mercenaire people du gouvernement) a remis son rapport sur la mise en place d’une taxe carbone pour 2010.

L’objectif annoncé est de respecter l’engagement de la France qui consiste à diviser par quatre ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050. Cette nouvelle taxe doit ainsi inciter les consommateurs à adopter des comportements plus vertueux d’un point de vue écologique en agissant sur les prix. Les produits visés seront ceux basés sur les énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon), c’est-à-dire pour les ménages : le prix du chauffage au gaz (environ + 15%) et le prix du carburant à la pompe (environ + 8 centimes).

Si on décrypte cette nouvelle taxe présentée comme vertueuse, on pourrait bien trouver là un nouvel impôt très injuste.

En effet, qui seront les principales victimes de cette taxe ?

Les conducteurs de voiture, principalement dans le monde rural où les alternatives n’existent pas et où les distances peuvent être importantes. Ainsi que les foyers se chauffant au gaz et au fioul.

Or, dans ces deux cas, ce sont les foyers les plus modestes et les classes moyennes (basses) qui seront touchés de plein fouet. Ceux qui n’ont pas les moyens d’acheter des voitures moins gourmandes, ceux qui n’ont pas les moyens de financer des travaux d’isolation et de chauffage durable et enfin tous ceux qui n’ont pas accès à la propriété immobilière et qui sont des locataires dépendants du bon vouloir d’un propriétaire.

Par ailleurs, cette taxe portant sur la consommation d’éléments essentiels (logement et transport) sera proportionnellement d’avantage supportée par les ménages les moins riches, puisque leur budget est en grande partie consacré à la consommation, contrairement à celui des plus riches (qui épargnent plus).

Alors bien sûr, en bon socialiste français, Michel Rocard évoque la possibilité de reversement vers les plus fragiles sous forme de « chèque vert ». Non seulement ces chèques sont loin d’être acceptés par le gouvernement (Eric Woerth en tête) mais c’est toujours le même processus archaïque de la gauche française : on ponctionne d’abord avant de rendre l’argent mais par le biais de l’assistanat…

A ce petit jeu, selon Michel Rocard, toutes les sommes récoltées seront redistribuées aux contribuables (encore une fois ce n’est sûrement pas le but du gouvernement) mais il y aura à coup sûr un perdant : la classe moyenne (qui endosse ce rôle trop souvent depuis 30 ans), qui n’aura pas droit aux compensations (pas assez pauvre !) et qui n’aura pas les moyens d’éviter la taxe (pas assez riche pour des investissements lourds dans leur logement ou leur voiture).

En résumé, cette taxe est surtout un impôt nouveau qui sera injustement supporté par la classe moyenne et les plus fragiles. Les compensations éventuelles ne seront pas durables ni suffisantes, elles seront l’objet de frais de fonctionnement et de gaspillages inévitables, voire de logiques électoralistes.

L’objectif de protection de la nature ressemble plus à un prétexte inespéré pour le gouvernement pour faire passer un nouvel impôt dont il a bien besoin en ces temps de déficit public abyssal.

Car du point de vu de la baisse des émissions de CO², cette taxe risque d’être très peu efficace : la plupart des redevables ne seront pas en mesure de modifier leur mode vie soit pour des raisons financières soit pour des raisons géographiques.

Pour faire baisser les émissions de CO², il y a des actions bien plus pertinentes qu’une taxe. Ainsi contre la pollution automobile :

  • Continuer à développer, dans les grandes villes, des tramways qui empêchent structurellement l’accès des voitures au centre ville tout en offrant une alternative de déplacement.

  • Aider et inciter la recherche dans le domaine des véhicules propres. La voiture n’est pas un mode de déplacement à bannir, en particulier dans la ruralité, mais il faut à terme qu’elle ne fonctionne plus au pétrole.
  • Développer des infrastructures de substitution pour le transport longue distance de marchandise, en particulier privilégier le ferroutage aux camions.

Concernant les émissions de CO² issues des logements, l’évolution ne peut être que très progressive pour le bâti mais peut être rendue obligatoire pour les constructions à venir (les surcoûts pouvant être absorbés par les économies d’échelle). Dans ce domaine, il faut sans doute privilégier des actions incitatives (exonérations fiscales, qui ont déjà un réel succès) plutôt que les punitions fiscales.

Enfin, l’idée d’une taxe carbone reste intéressante mais avec une définition, un cadre et un ciblage tout à fait différent. Elle peut être l’outil d’un système très ambitieux avec à terme une moralisation de la production mondiale…mais cela est un vaste sujet qui mérite un article à part entière… A suivre.

Adrien Debever

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Sondages, gaspillages et copinages…

cour-des-comptesL’été n’est pas porteur pour les scandales. On peut le regretter, car au lendemain de la fête nationale et de ses traditionnelles bombes pyrotechniques, c’est une bombe médiatico-politique qu’a amorcé la Cour des Comptes.

En effet, cette institution (dirigée par Philippe Seguin et dont on ne peut remettre en cause le sérieux et l’absence « d’anti-sarkozysme primaire ») a remis, le 15 juillet dernier, son rapport sur la gestion des services de la Présidence de la République pour l’exercice 2008 (télécharger le rapport).

En dehors de dépenses souvent mal maîtrisées, ce qui est déjà condamnable surtout en période de crise, ce rapport contient surtout un chapitre sur les sondages absolument explosif !

Ainsi, en page 11, la Cour met en lumière une convention passée entre l’Elysée et un mystérieux cabinet qui a engendré en 2008 des dépenses d’un montant de 1,5 M€ pour la Présidence de la République !

L’objet de cette convention est en l’occurrence la fourniture de sondages et de conseils pour l’Elysée. Or, la Cour s’étonne et s’interroge sur deux aspects de cette convention :

  • Concernant sa conclusion, on peut déjà s’interroger sur l’utilité du recours à un cabinet pour jouer un rôle d’intermédiaire entre l’Elysée et les instituts de sondage. Par ailleurs, cette convention a été passée sans respecter les règles de mise en concurrence (obligatoire pour ce type de marché public) et avec des clauses exorbitantes au regard des règles de l’exécution de la dépense publique. Ainsi : «dans la cadre de la mission dite d’exécution de sondage, la convention prévoit que le cabinet sera chargé de juger de l’opportunité, dans le temps et dans les thèmes, des sondages ou études d’opinion dont il confiera l’exécution aux instituts spécialisés de son choix. Ce cabinet disposait donc d’une totale liberté d’appréciation, ce qui, a contrario, signifiait que la Présidence n’avait ni la maîtrise ni le contrôle tant de l’engagement que du montant des dépenses correspondant à ce contrat. Aucun bon de commande n’étais émis ». Enfin, l’identité de ce cabinet a été révélée par Libération. Il s’agit de Publifact, une petite structure dirigée par Patrick Buisson, qui n’est autre qu’un conseiller politique de l’ombre de Nicolas Sarkozy. C’est un personnage très influent auprès du chef de l’Etat, ancien patron du journal d’extrême droite Minute et journaliste à LCI. Il a ainsi, en 2008, facturé via son cabinet 10 000 € d’honoraires mensuels à l’Elysée pour ses conseils auxquels s’ajoutent 130 autres factures pour les sondages, soit au final 1,5 M€ issus des contribuables !
  • Concernant son utilisation, ces sondages posent également problème et c’est le deuxième volet de ce scandale. En effet, la Cour des Comptes indique que sur 35 études diverses facturées en 2008, au moins 15 d’entre elles avaient également fait l’objet de publications dans la presse. Ainsi l’Elysée, via Publifact, finançait des sondages auprès de l’institut Opinion Way, qui étaient ensuite publiés par LCI et le Figaro. La Cour ne s’aventure pas plus loin mais laisse facilement sous-entendre qu’il y a soit fausse facture au détriment de l’Elysée (ce qui paraît peu probable) soit co-financement de sondages à l’initiative de la Présidence (et donc des sondages construits à sa convenance), à destination de la presse et ainsi de l’opinion publique sous une apparence de neutralité et d’objectivité ! A la publication de ce rapport, la société des rédacteurs du Figaro a exprimé sa consternation et réclamé à la direction du journal de « mettre immédiatement un terme à la publication de sondages Opinion Way qui sont commandités par la Présidence de la République ». Eventualité balayée d’un revers de main et négation en bloc du directeur du Figaro, un certain…Etienne Mougeotte (ancien dirigeant de TF1, donc Bouygues, donc le cercle sarkozien, encore et toujours…).

Cette affaire s’inscrit donc dans les pratiques de gouvernance déjà observées de nombreuses fois depuis l’élection de Nicolas Sarkozy en 2007 : volonté de contrôle de l’information médiatique pour mieux manipuler la population et dans le même temps largesses financières de l’Etat envers ses amis proches et puissants.

Tout cela est très grave et une fois de plus François Bayrou, en dénonçant la manipulation des sondages, avait vu juste. Cela n’avait pas empêché le monde médiatique d’en faire un paranoïaque du complot, et pourtant…

Il serait temps que les citoyens accueillent ce type de scandale non pas avec résignation mais avec la volonté de réagir. Ne plus laisser l’homme courageux, qui se dresse face aux dérives du système, se faire démolir par un lynchage médiatique. La réaction, elle passe avant tout par les urnes. Là aussi, il faut arrêter d’être manipulé et de céder aux modes électorales plus ou moins fabriquées de toutes pièces.

Les prochaines élections Régionales sont proches et très importantes pour notre quotidien. Cette fois, que tous ceux qui refusent et sont révoltés par le système qui nous gouverne, votent pour le seul parti qui dans la durée et dans les actes s’oppose aux dérives et défend un modèle de Société différent et applicable : le MoDem !

Adrien Debever

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Un peu d’humour pour l’été

Si vous ne connaissiez pas encore, je vous invite à découvrir la « Chanson du dimanche ». Le morceau ci-dessous est un joli pied de nez aux chantres du cynisme et de la bêtise décomplexée.Tout au long de l’année, nous nous insurgeons, au MoDem, contre ces comportements si loin des valeurs humanistes.

Le faire sur le ton de la dérision ne fait pas de mal non plus, surtout en cette période estivale où un peu de légèreté est la bien venue…

De Thiers à Sarkozy…

thiers_sarkozyHier, Nicolas Sarkozy s’est exprimé devant le Parlement réuni en Congrès à Versailles.

Depuis plus de 130 ans, c’est la première fois qu’un Président de la République, chef de l’exécutif, intervient ainsi devant le pouvoir législatif !

Une conséquence récurrente et malheureuse de notre époque, marquée par l’immédiateté et le « bougisme », est sans aucun doute l’amnésie et l’insouciance historique dont nous faisons preuve.

Ainsi, le 4 septembre 1870, la IIIe République naît. Sa première grande figure politique se nomme Adolphe Thiers. Un décret de 1871 lui permet d’être Président de la République, chef du Gouvernement et Député. Le bonheur du cumul complet !

Mais la France sort de 20 ans de bonapartisme, sorte de césarisme plus ou moins éclairé, conforté à coups de plébiscites personnels. La jeune Assemblée Nationale voit en Thiers un Président provisoire dont elle se méfie. Adolphe Thiers est, en effet, à l’époque, incontournable depuis qu’il a mis fin à la Commune et permis la signature du traité de Francfort avec la Prusse (cela permettant de conserver Belfort et de baisser les indemnités de guerre).

C’est donc avec le souvenir récent des dérives autocratiques que les élus du peuple décident de limiter l’influence du Président de la République (fut-il brillant) sur le pouvoir législatif en lui interdisant de communiquer directement avec le Parlement.

Volonté ainsi affirmée de marquer nettement la séparation des pouvoirs (législatif, exécutif et judiciaire), base essentielle à toute Démocratie.

C’est un dispositif qui peut paraître un peu rigide et archaïque au 21ème siècle, néanmoins tous les chefs d’Etat qui se sont succédés depuis ont respecté cette tradition républicaine. Même les Président de la Ve République, pourtant très puissants institutionnellement et souvent à forte personnalité, se sont inscrits dans cette pratique.

Les gaullistes, penseurs de la Ve République, trouvant là l’occasion pour le Premier Ministre de s’affirmer et de jouer un rôle prépondérant (en représentant l’exécutif devant le législatif).

De Thiers à Sarkozy… plus de 130 ans de construction de la République et de la Démocratie dans notre pays. Faite d’expériences, d’erreurs et de maturation.

Or depuis 2 ans, de tout cela…poubelle, nous avons un nouveau Président qui sape consciencieusement et méticuleusement  chaque fondement de cette République : l’exécutif (fin de la bipolarisation et recentrage à l’Elysée), le législatif (temps de parole limité pour les élus), la justice (fin des juges d’instruction), les médias (prise de contrôle directe du service public)…

Et maintenant un des plus vieux symbole du fonctionnement républicain français!

« Ensemble tout devient possible » disait-il pour se faire élire. En effet ou plutôt « par votre silence tout devient possible…ainsi un Président peut devenir Prince ». Le second Empire n’a-t-il pas commencé ainsi ?

Indépendamment de cet événement institutionnel qui n’est malheureusement qu’un épisode parmi d’autres, la vraie question est de savoir quand, peuple de France, nous allons enfin nous réveiller, sortir de notre gavage d’informations « peopleisantes » et anxiogènes pour défendre le socle de notre Société, de notre République, de notre Démocratie ?!

Adrien Debever
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A vous de voir…

Après l’emballement médiatique de la fin de campagne, il est bon de prendre un peu de recul et de relativiser les élections de dimanche. Il faut replacer tout cela dans un projet à plus long terme et apprendre de ses erreurs…

Quelques mises au point de fond ne sont pas inutiles non plus…

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Spleen…

resultat_europeennesC’est ce sentiment baudelairien qui se rapproche le plus de mon humeur actuelle. La campagne européenne s’est terminée sur une note bien triste pour tous ceux qui croient dans le projet de Société porté par le Mouvement Démocrate.

Le terme « campagne » est, d’ailleurs, excessif car de campagne, il n’y en eût point. Tout s’est presque résumé à une émission politique (proche du pugilat médiatique !) et à un film documentaire sur la Terre en péril (généreusement offert par un grand ami de notre Président)…

Résultat : une seule grande gagnante, l’abstention, et des perdants : la démocratie et l’Europe.

D’un point de vue plus politique, on constate un succès stratégique de l’UMP. Ainsi, en refusant de faire campagne, en mobilisant uniquement leur base électorale, en jouant habilement sur l’éclatement de l’opposition et enfin, en communiquant largement sur la victoire, le parti de la majorité présidentielle réalise un joli tour de passe-passe.

En effet, si on analyse ces résultats avec un peu de recul, l’union présidentielle (UMP, NC et autres) ne mobilise que 4 millions d’électeurs contre 11 millions pour le candidat Sarkozy au premier tour en 2007. Par ailleurs, le camp de la majorité a épuisé ses réserves puisque les autres listes n’étaient pas des soutiens à la majorité. L’apparente « belle » première place avec 28% (de 40% de français ayant voté, soit en réalité seulement 11%  du peuple français) devient donc rapidement source d’inquiétude en vue de scrutins à deux tours (dès mars 2010 avec les régionales).

Néanmoins, mis à part le cas français, une réalité en Europe vient d’émerger, c’est la domination des droites. Et c’est là un paradoxe assez inexplicable, car nous vivons une crise mondiale qui remet en cause structurellement le système ultra-libéral. Or, ce sont les partis qui portent ce modèle économique qui viennent d’être ainsi plébiscités !

Aussi, par leur vote, les européens vont sans doute permettre de reconduire à la tête de la commission européenne José Manuel Barroso, ultra-libéral convaincu et grand absent au plus fort de la crise cet automne. Il y a là une bizarrerie qu’il faudra élucider…

Autre succès politique de dimanche, c’est évidemment  » Europe écologie ». Attelage a priori improbable au départ entre trois personnalités (Daniel Cohn-Bendit, José Bové et Eva Joly) aux antipodes l’une de l’autre, en particulier au niveau des idées européennes. Finalement en l’absence de vrai projet européen fédérateur, c’est l’écologie qui a fait figure d’effet de mode et de dynamique sympa, bien aidée par la programmation plus que contestable et douteuse de « Home » (documentaire faisant la promotion de l’écologie et financé par M. Pinault), 48h avant le vote.

Maintenant, une fois posés ces remarques, regrets et interrogations sur le contexte de cette élection, il n’en demeure pas moins que le faible score (8,5%) du MoDem nécessite une réelle autocritique.

La stratégie qui a consisté à vouloir faire un débat sur le plan national puis à l’extrapoler au niveau européen n’a pas fonctionné, sans doute trop compliquée pour l’électorat…

François Bayrou a porté à bout de bras la campagne et il est tombé dans le piège tendu lors de ce simulacre de débat politique de mercredi dernier. Sans doute aurait-il été souhaitable de s’appuyer davantage sur les têtes de liste et par exemple d’envoyer JF Kahn lors de ce débat, étant lui-même un grand habitué de ce genre de show (avec moins de risque en cas d’échec).

Il faut également reconnaître notre défaillance à porter un projet européen clair, à poser de façon audible le débat sur le projet de Société pour l’Europe. Le contexte était certes très compliqué mais nous aurions du faire mieux.

Enfin, le MoDem a peut être failli par excès de confiance, péché commun à la jeunesse. Un Sarkozy impopulaire et un PS en déconfiture n’exonèrent pas du travail de fond et de celui de terrain. En Gironde, avec les Jeunes Démocrates, nous avons sillonné le département en menant  une quinzaine d’opérations de terrain au cours desquelles, bien souvent, nous n’avons pas senti une grande mobilisation des uns et des autres (surtout en comparaison des municipales)…

Cet échec doit maintenant servir d’expérience afin de construire les succès futurs. Nous avons de nombreux atouts et les français sont intéressés par le choix du projet de Société comme le montre bien le succès « d’Abus de pouvoir « . Mais il faut maintenant que nous construisions au sein du MoDem un programme très concret et très clair en vue des prochaines élections régionales. Il faut donner toute sa place à notre conception du développement durable, pour lequel  nous avons de nombreuses compétences en interne (les Jeunes Démocrates 33 avaient d’ailleurs fait de la promotion d’une Société durable l’axe de leurs « envies d’Europe », livret programme pour ces européennes).

L’échec de dimanche est un avertissement qui peut être salvateur si nous savons en tirer les enseignements. Plus que jamais notre projet et notre positionnement est un acte de résistance qui ne peut être sans effort. François Bayrou reste notre meilleur leader mais il lui faut encore apprendre de ses erreurs et se remettre avec courage à l’ouvrage, c’est le passage obligé de tout grand homme d’Etat…

Adrien Debever

Retrouvez d’autres réactions sur la toile: Pierre, Christelle, Fabien.

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Attention manipulation !

europe

C’est parti ! La campagne officielle des élections européennes est lancée. Pourtant, derrière cet effet d’annonce, pas de réel changement. Depuis des semaines cette élection semble n’intéresser personne ! Ou, plus exactement, n’intéresse pas les médias. Cela est flagrant quand on sillonne la Gironde, comme nous le faisons au MoDem 33, et que l’on rencontre des relais-presse extrêmement laborieux.

Il est incontestable que l’Union Européenne et les eurodéputés ont leur part de responsabilité dans le désintérêt des populations envers cette élection : communication insuffisante en dehors des campagnes électorales, pas de lien régulier avec le terrain, ni de volonté de réelle transparence dans les actions.

Néanmoins, cela n’explique pas l’attitude actuelle des médias en France, et la situation est assez aigue pour tenter une analyse. Ce n’est un secret pour personne que le monde médiatique, sans être sous tutelle politique, est contraint par le rythme de l’hyper-présidence à mettre en lumière les sujets choisis par l’Elysée…

Fort de ce constat, on peut donc considérer par déduction que les sujets importants qui ne sont pas traités sont volontairement enterrés par le pouvoir politique en place. Vous me voyez venir !… La conclusion est donc que l’UMP fait tout, et en l’occurrence rien, pour que cette campagne soit relayée et appuyée par les médias, ce qui risque d’entraîner une participation très faible des électeurs français.

L’explication d’une telle attitude est sans doute à rechercher dans la peur du vote-sanction contre la politique du gouvernement (la base électorale du l’UMP pesant d’autant plus lourd que l’abstention sera forte).

Mais laissons là les hypothèses et les calculs purement politiciens. En effet, ce comportement n’est, ni plus ni moins, qu’une manipulation de l’électeur que l’on cherche à dissuader d’aller voter.

Le vrai problème concerne le poids de cette abstention, qui aura des conséquences bien plus graves que de simples calculs politiques de bas étage.

Une abstention massive c’est donner un blanc seing à tous ceux qui souhaitent le statu quo : ceux qui sont très satisfaits (car étant les principaux bénéficiaires) de l’Europe d’aujourd’hui, opaque et non démocratique.

Les gens que nous croisons tous les jours dans cette campagne et qui nous indiquent leur volonté de manifester leur mécontentement vis-à-vis d’une Europe pas assez démocratique, vont en réalité, s’ils s’abstiennent de voter, provoquer l’effet inverse en figeant l’Europe dans son état actuel. Donc attention à la manipulation !

Nous sommes nombreux à savoir que le parlement européen que nous allons renouveler le 7 juin ne peut pas tout changer et que de nouveaux traités sur la gouvernance et sur les grands objectifs (Europe sociale, fiscale…) sont nécessaires. Mais pour obtenir ces changements, il faut au départ une envie et un intérêt démontrés par les peuples européens afin de mettre la pression sur leurs élus. En démocratie, la démonstration la plus claire étant toujours dans le vote…

Le 7 juin, n’ayons pas peur d’emprunter le long chemin du changement, votons !

Adrien Debever

Abus de pouvoir

Je vous invite à découvrir ce livre dont tout le monde parle. Que vous soyez convaincus par François Bayrou et le MoDem, hésitants et déçus de la politique et même opposants a priori ; ce livre vous offre une vision claire de ce qui oppose François Bayrou à Nicolas Sarkozy.

Nous sommes là en présence de deux modèles de société bien différents. Le Président du MoDem offre ainsi une réelle alternative à moyen et long terme au régime et à l’idéologie de Nicolas Sarkozy (ce qui n’est pas forcement synonyme de celle de l’UMP).

C’est précisément ce que le PS et la gauche française n’ont pas su faire depuis plus de 7 ans…

En attendant de lire son livre découvrez un extrait de la prestation de François Bayrou sur le plateau de « On n’est pas couché » sur France 2 hier soir :

La relance: effet de levier et nouvelles approches

La relance de l’économie mondiale est attendue par tous, on scrute le moindre signe, on pratique toutes sortes d’invocations et on s’en remet surtout un peu trop au voisin (en particulier celui d’Outre-Atlantique).

En réalité, pour que cela soit efficace, il faut que tout le monde joue le jeu. Le mauvais élève étant toujours plus facile à copier que l’élève vertueux.

L’Europe doit donc être un acteur de cette relance et la France aussi. Encore faut-il que les mesures proposées soient performantes et que l’on amorce un changement de fonctionnement pour l’avenir. En effet, vouloir à tout prix faire redémarrer une voiture dont la direction est faussée serait de l’aveuglement ou de la stupidité.

Les actions engagées doivent si possible entraîner des effets de levier…Or, en France, quel est le meilleur levier sur l’économie et l’emploi ? Les PME (- de 500 salariés) bien sur, qui représentent 99% des entreprises et + de 80% des emplois du privé.

Par ailleurs, les mesures doivent également inciter à modifier les mœurs du monde économique vers plus d’équité et de pérennité.

Pour répondre à ce double objectif, je pense que 4 grands axes pourraient être développés et mis en place :

  • Proposer aux PME une forte baisse des charges patronales si les salariés de l’entreprise possèdent au moins 1/3 du capital. Cette mesure qui permettrait de réconcilier en partie les intérêts des salariés et ceux des actionnaires  présente  plusieurs aspects positifs:

L’apparition d’une minorité de blocage, juridiquement constituée par les salariés-actionnaires à hauteur d’au moins 33% du capital de l’entreprise, pèserait d’un poids réel dans la lutte contre les délocalisations abusives et les OPA (offre publique d’achat) sauvages que se livrent les capitalistes-financiers.

L’augmentation du pouvoir d’achat des salariés grâce à la distribution annuelle des dividendes aux actionnaires.

L’augmentation de la compétitivité de l’entreprise puisque moins de charges sociales et plus de motivation du personnel directement intéressé aux bons résultats de la société.

  • Un Small Business Act à l’Européenne. La mesure phare de ce concept, c’est de réserver une part des marchés publics à des appels d’offre uniquement ouverts aux PME, réduisant ainsi la concurrence des multinationales souvent délocalisée. Véritable soutien  pour les chiffres d’affaire des PME (surtout en période de crise), cette mesure doit être européenne afin de ne pas créer d’autre distorsion de concurrence intra-communautaire.

  • Mutualisation de la recherche privée/publique pour les PME. En pleine crise des Universités, et dans une logique de modernisation, il apparaît plus que nécessaire d’instaurer une collaboration renforcée en matière de recherche appliquée entre PME locales et Ecoles et Universités régionales : soit une forme de sous-traitance de la recherche, les PME participant ainsi financièrement au développement de l’activité de recherche des universités.

  • Une politique industrielle autour de l’économie verte. La crise actuelle est particulièrement rude pour les restes d’une industrie européenne déjà malade. On ne peut se contenter pour l’avenir de l’Europe d’une économie exclusivement bâtie sur le secteur des services. Une telle économie ne générerait pas suffisamment de richesses pour tous et ne pourra de toutes façons pas absorber, en matière d’emplois, le monde ouvrier. Il faut donc une politique industrielle en Europe mais une politique nouvelle, innovante et durable. « L’économie verte » porte tout cela en elle, elle doit être développée et soutenue par les pouvoirs publiques (c’est l’industrie des énergies renouvelables, de la pharmaceutique verte, de la dépollution et du recyclage…).

La crise actuelle est une occasion unique pour le pouvoir politique de reprendre la main afin d’amorcer un changement  véritable, réfléchi et … volontaire de  notre société, et cela passe par ce type d’actions …

Adrien Debever