L’ombre des sectes sur la République

sectesLa semaine dernière, le tribunal correctionnel  de Paris a condamné l’église de scientologie française à 600 000 euros d’amende pour escroquerie en bande organisée.

Pas de dissolution, malgré le réquisitoire très dur du Parquet. La raison principale n’est pas la clémence des juges mais la loi…

En effet, ce jugement a mis en lumière une modification de la loi pénale en matière d’escroquerie intervenue le 12 mai dernier.

Ainsi, dans le cadre d’une loi de simplification, la peine de dissolution d’une personne morale a été supprimée en matière d’escroquerie.

Cette modification est passée inaperçue et a été votée « vite fait bien fait » !

C’est la MIVILUDES (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires) qui s’en rend compte en septembre et demande en urgence le vote d’une nouvelle loi pour rectifier « l’erreur ».

Le problème, c’est qu’en droit pénal français, seules les lois plus clémentes sont rétroactives. Résultat : pour toutes les affaires de sectes en cours, il ne pourra plus jamais y avoir de dissolution prononcée !

C’est une nouvelle aberration dans les arcanes de notre République.

Cela pose évidemment beaucoup de questions :

  • Qui a modifié la loi ? Pourquoi ? Pour qui (Le siège américain de la Scientologie aurait eu connaissance de cette modification avant l’été…) ?
  • C’est aussi le problème du fonctionnement du parlement et de ses commissions. Les députés votent sans avoir l’information d’un changement…
  • Cela pose à nouveau le problème du cumul des mandats pour les députés (pas assez de temps pour traiter les dossiers à fond) et leur faible intérêt pour les sujets non politiques.
  • Enfin, la thèse du complot est alimentée par la position très ambiguë qu’a toujours eu Nicolas Sarkozy vis-à-vis de la scientologie (réception très médiatique de son n°2, Tom Cruise).

Tout cela revêt un caractère particulièrement grave car les sectes détruisent les individus et font de nombreuses victimes. Ce sont des cancers pour notre société et, malheureusement, ce n’est pas la première fois que la justice n’est pas en mesure de condamner ces dérives (suite, par exemple, à des disparitions mystérieuses de dossiers dans des procès contre la scientologie).

Peut-on au moins espérer que cette affaire entraîne, à l’avenir, une véritable vigilance républicaine de la part de nos élus ?

Adrien Debever

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L’identité nationale…la manipulation continue !

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Voilà, le nouveau buzz est lancé ou plutôt relancé car c’est du « réchauffé ».

Le plus grand des périls pour la France et les français est donc actuellement le problème de l’identité nationale !

Thématique très appréciée de Nicolas Sarkozy durant sa campagne présidentielle, il remet cela avec juste un changement de casting, dans le rôle du communicant démago en charge des basses œuvres : c’est Eric Besson, « l’homme de gauche » qui remplace « l’humoriste » Brice Hortefeux.

Alors que le chômage ne cesse d’augmenter, que les finances publiques sont exsangues, que le système financier n’a pas été réformé… pour les médias et notre Président de la République, le débat prioritaire est celui de l’identité nationale sur fond de charter d’afghans !

Le décryptage n’est même plus nécessaire, c’est, bien sûr, le remède, non pas à la grippe A, mais aux « affaires » qui ont fait tanguer la majorité présidentielle ces dernières semaines (Jean Sarkozy, Frédéric Mitterrand…). On sort l’écran de fumée pour cacher la situation économique et sociale du pays et on fait « d’une pierre, deux coups » en draguant l’électorat de l’extrême droite en vue des élections régionales.

La manipulation des français continue donc, tranquillement, sans trop de réactions.

Finalement, tout devient possible quand la toute puissante télévision (« du temps de cerveau humain » comme le disait le grand humaniste Patrick Le Lay, ex-PDG de TF1) est au service de cette manipulation…

Car, comment ne pas souligner, une fois de plus, la duplicité des grands médias télévisuels (TF1 et France Télévision principalement). Mardi dernier, la communication élyséenne a connu un bug qui peut amuser ou consterner, mais qui a permis de mettre en lumière le traitement « orienté » de l’information à la grande messe du 20h.

En effet, le Petit journal de Canal+ (qui dénote en matière de liberté de ton) a démontré, lors du déplacement de Nicolas Sarkozy dans le Jura pour rencontrer les agriculteurs, le « copié-collé » de son discours avec celui prononcé 10 mois plus tôt !

Je vous invite à découvrir la vidéo de cette gaffe présidentielle ou le peu d’intérêt porté par le Président de la République aux agriculteurs :

Le Petit journal de Canal+ du 28/10/09

Le plus intéressant et le plus révoltant se trouve à la fin de la vidéo quand on compare le traitement des journaux de 20h à dix mois d’intervalle. Ainsi pour le même texte comportant la phrase : « la terre fait partie de l’identité nationale française » : en février la phrase n’est même pas relevée alors que  la semaine dernière elle fait partie des titres du 20h !

Après cela, comment ne pas être outré, par la manière dont les élites politico-médiatiques de ce pays nous traitent…

Adrien Debever

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Pourquoi j’ai adhéré à Cap 21

cap21En adhérant au MoDem après les présidentielles de 2007, j’ai également adhéré à un projet politique basé sur l’humanisme mais aussi sur le respect de notre environnement.

La conscience écologique du MoDem est dans sa génétique et elle est portée par de nombreuses personnes au sein du mouvement. Certains issus des Verts, comme Jean-Luc Bennahmias ou Yann Wehrling, ou d’autres de Cap 21, comme Corinne Lepage.

A la création officielle du Mouvement Démocrate à Villepinte en décembre 2007, j’avais cru comprendre que l’UDF et Cap 21 se fondaient dans une famille commune et ouverte à tous : le MoDem.

Prenant pour la première fois ma carte dans un parti politique, je me définissais, bien sûr, comme MoDem, mais également comme héritier de l’UDF et adhérant de facto aux idées environnementales de Cap 21.

C’est dans cette logique que j’ai défendu les couleurs du MoDem en étant candidat aux cantonales quelques mois plus tard.

J’ai proposé à la population, à cette occasion, un programme fortement marqué par le développement durable (et qui fut salué comme tel par les observateurs). C’est donc naturellement que j’ai associé ma candidature à Cap 21 en plus du MoDem.

Les mois passèrent et en interne on constata que la fusion entre les membres de Cap 21 et ceux du MoDem ne se fit pas. C’est même deux entités qui continuèrent à vivre côte à côte avec parfois même des tensions importantes…

Le projet initial était cependant d’unir les forces et les idées dans un nouveau et grand parti et cela se traduisit, finalement,  par un affaiblissement en matière de fonctionnement et de communication.

Et pourtant sur le fond, et c’est cela qui compte vraiment, la cohérence est toujours là. L’humanisme implique aussi le respect de l’environnement de l’Homme. Quand j’ai entendu le discours de Corinne Lepage à la Grande Motte en septembre dernier, je fus enthousiaste.

Malheureusement, je suis contraint de constater que je suis MoDem mais pas Cap 21. Je pensais qu’après deux ans d’existence du MoDem, cette différence n’existerait plus et que tout adhérent du MoDem serait, de fait, membre de Cap 21 et vis versa…

Sans doute était-ce là un peu de naïveté de ma part. Et bien soit ! Tel Lagardère (« Le Bossu »), « si Cap 21 ne vient pas à moi, j’irai à Cap 21 » !

C’est ainsi que j’ai adhéré, hier, à Cap 21. Je souhaite de cette façon, réaffirmer mes convictions écologistes. En outre, je crois que pour éviter que cette cohabitation entre deux mouvements au sein d’un des deux ne nuise à l’intérêt collectif au profit de quelques ambitions personnelles, la solution est peut-être dans la réunification effectuée par les adhérents eux-mêmes.

Avec une double adhésion, nous ferons ainsi un « Villepinte » de fait, puisque celui de droit à échoué, et  nous assurerons une fusion par la base, véritable ingrédient de nos futurs succès électoraux…

Adrien Debever

Adhérent MoDem et Cap 21

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Lancement du nouveau site des Jeunes Démocrates de Gironde

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Les Jeunes Démocrates de Gironde lancent leur nouveau site.

Dans la perspective des grands rendez-vous à venir et en particulier les élections régionales, ils ont relooké et dynamisé cette interface.

Vous trouverez ainsi : leur actualité, des articles de fond, des comptes-rendus de leurs actions, un album photos, leurs publications, leur agenda…

Ils vous attendent nombreux et dans une démarche participative puisque vous pourrez commenter leurs articles et faire part de vos observations.

www.jeunesdemocrates33.fr

Bon surf !

Le délire dynastique, l’erreur de trop de Sarkozy ?

jeanetnicolasCe qu’il faut reconnaître à notre Président, c’est sa capacité à aller toujours plus loin, à repousser toujours plus avant les limites de l’omnipouvoir.

En parallèle on constate l’usure d’une opinion publique qui semble sans réaction face aux aberrations républicaines.

Il faut dire que notre quotidien est plutôt occupé par la crainte du chômage ou pas la désinformation médiatique (un jour la grippe À, le lendemain « l’affaire Mitterrand »…).

Mais jusqu’à quand ? N’y a-t-il pas un point de non-retour ?

Le dernier acte en date vaut son « pesant de cacahuètes » : Nicolas Sarkozy semble, en effet, vouloir donner un caractère dynastique à son règne.

Jean Sarkozy, ce n’est pas nouveau, est un « fil à papa » protégé et pistonné (souvenez vous de l’affaire du scooter ou de son investiture sur un canton gagné d’avance). Ce type de passe-droit est  malheureusement très répandu au sein de nos élites.

Mais ces derniers jours, nous avons franchi un cap, car c’est une chose d’être dans des fonctions tranquilles, bien rémunérées et planquées, mais c’en est une autre que d’obtenir d’importantes responsabilités par ce procédé. On nous apprend (enfin sans en faire non plus trop de pub) que Jean Sarkozy, 23 ans, n’ayant pas encore fini son Droit et n’ayant jamais eu de responsabilités professionnelles, va prendre la tête de l’Etablissement Public d’Aménagement du quartier d’affaires de La Défense (EPAD). Cela l’amènera ainsi à gérer un budget d’1 milliard d’euros ! Et cela pourrait bien être suivi en 2011 par l’obtention de la présidence du Conseil Général des Hauts de Seine…

En dehors du caractère choquant de cette nomination et des inquiétudes que l’on peut avoir pour le futur de ces structures, cela montre surtout une rupture (il faut dire qu’il adore ce mot) dans l’idéologie du père. Ainsi, c’est une remise en cause de la méritocratie sarkozienne, « du travailler plus pour gagner plus », et cela au profit du droit du sang !

Ce délire dynastique du Président pourrait bien être l’erreur de trop, car il risque d’entraîner des rancœurs profondes au sein de ses fidèles et surtout d’être un viol de trop pour les principes de notre République. Sur le sujet de l’hérédité, les français sont assez chatouilleux et leur réactions peuvent être révolutionnaires…

Nicolas Sarkozy se rêve peut être en nouveau Napoléon mais Sainte Hélène peut arriver plus vite qu’on ne le croit. Quant à Jean, pas sûr que le destin de l’aiglon le fasse fantasmer !

Adrien Debever

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Quand Alain Juppé se souvient qu’il n’est pas sarkozyste…

juppe-chiracTrès croustillant article dans Sud Ouest cette semaine où le Maire de Bordeaux, Alain Juppé, également Président départemental de l’UMP Gironde, se lâche et ne mâche pas ses mots à l’égard de Nicolas Sarkozy et de sa réforme de la Taxe Professionnelle.

Morceaux choisis :

« Pour en revenir à la taxe professionnelle, cela ne va pas être simple. Là, il faut dire que le gouvernement cherche la provocation. »

« Le premier texte évoquait une compensation mais dégressive. Moins 5 % chaque année pendant vingt ans. Dès la deuxième année, la CUB perdait plusieurs millions. C’est tout de même se foutre du monde. Le président Sarkozy avait promis une compensation euro par euro mais il avait oublié de dire pendant un an.»

Bref, le moins que l’on puisse dire c’est que cette réforme ne fait pas l’unanimité et entraîne beaucoup d’inquiétudes au niveau des collectivités locales. Cela pose d’ailleurs la question de la pertinence d’une telle réforme et de son caractère prioritaire en pleine période de crise (il est bien sûr entendu que cela n’est pas une mesure miracle anti-crise comme elle nous le fut pourtant présentée au départ).

En tout cas, c’est aussi une occasion de vérifier que tout l’UMP n’est pas groupie du Président Sarkozy et de sa politique. Dominique de Villepin n’est donc pas le seul opposant potentiel, il reste encore quelques héritiers du gaullisme et de la droite sociale tels qu’Alain Juppé. Mais à part un coup de gueule ponctuel (et déjà à moitié renié, puisqu’il s’est excusé dans les heures suivantes), quelle est réellement leur capacité à peser sur les événements en étant à l’intérieur du système ?…

Adrien Debever
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Découvrez l’article de Sud Ouest du 7 octobre

Que cherche Sarkozy avec l’affaire Clearstream ?

villepin_et_sarkozyBien curieuse et sidérante affaire judiciaire dont le procès a débuté lundi à Paris. Déjà, lors de sa révélation au grand public (en 2005), cette histoire avait étonné voir dégoûté beaucoup d’entre nous tant cela illustre une fois de plus une politique faite de magouilles, de barbouzeries et de compromissions avec les milieux d’affaires.

Pour tenter de résumer, c’est un problème de dénonciation calomnieuse qui touche une quarantaine de personnes dont un certain Nicolas Sarkozy.

L’origine de l’affaire prend sa source dans une autre affaire encore plus explosive mais gardée sous la chape de plomb du « secret défense » : l’affaire des frégates de Taiwan. En effet, le futur « corbeau » de l’affaire Clearstream, Jean-Louis Gergorin, n°2 d’EADS du groupe Lagardaire, diligente une enquête privée suite à la mort brutale de Jean-Luc Lagardère qu’il croit criminelle et liée à la guerre économique menée pour la vente des frégates. C’est à cette occasion qu’il tombe sur des listings de la banque luxembourgeoise Clearstream, spécialisée dans le « nettoyage financier ».

Commence alors l’affaire dite  « Clearstream », qui verra ces listings trafiqués avec des noms célèbres rajoutés et des enquêtes menées en parallèle de la justice par des ministres au premier rang desquels Dominique de Villepin. Le tout sur fond de rivalités politiques et de guerre d’héritage au gouvernement en vue des présidentielles de 2007.

Tout cela est bien loin de l’intérêt général et de la mission d’un homme politique. Maintenant les deux grandes questions de ce procès sont :

  • Dominique de Villepin s’est-il juste contenté de demander une enquête ou a-t-il joué un rôle de commanditaire dans la modification des listings ?
  • Nicolas Sarkozy a-t-il eu connaissance très tôt de cette « manipulation » et l’a-t-il gardée en réserve pour l’instrumentaliser contre son rival potentiel à l’Elysée,  ou bien est-il juste une victime d’une tentative de discréditation ?

Au-delà des questions auxquelles la justice devra répondre, ce procès est sans précédant car l’une des partie civile n’est autre que le Président de la République, celui qui est garant de la séparation des pouvoirs et qui préside l’autorité supérieure de tous les juges, dont ceux  qui vont diriger ce procès.

Voilà là  une véritable situation de non respect des principes de bases de notre République, mais dont Nicolas Sarkozy est malheureusement coutumier depuis 2 ans !

Enfin, demeure la question sous-jacente au décryptage de cette affaire : que cherche Sarkozy à travers cette affaire Clearstream ?

Est-elle, pour lui, un règlement de compte personnel avec Dominique de Villepin (auquel cas M.Sarkozy manque cruellement de hauteur : étant le vainqueur des élections de 2007, le combat est fini !) ou bien cherche-t-il à décapiter définitivement la seule personne qui, à l’UMP, se dresse encore ouvertement contre sa toute puissance ? Dans cette deuxième hypothèse, c’est une façon d’en finir définitivement avec les héritiers de la « Chiraquie » et peut-être plus généralement avec l’héritage Gaulliste dont sa nouvelle droite bafoue régulièrement les valeurs.

Ce procès apportera peut-être quelques éléments de réponses à toutes ces questions mais Nicolas Sarkozy prend sans doute des risques en voulant rester ainsi au cœur d’une affaire si peu reluisante.

Car, plus que jamais, nous assistons, dans cette affaire, à la mise en lumière des compromissions auxquelles s’adonnent nos soit-disantes élites des pouvoirs politique, financier et économique…

Adrien Debever

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Sarkozy VS de Villepin

Hortefeux ou la règle du « deux poids, deux mesures »

Qui n’a pas entendu ou vu le dérapage de Brice Hortefeux, Ministre de l’intérieur, à Seignosse à l’Université des Jeunes UMP ?

Des journalistes ont, en effet, assisté et filmé une blague de Brice Hortefeux sur les personnes d’origine maghrébine : « Il en faut toujours un. Quand il y en a un ça va. C’est quand il y en a beaucoup qu’il y a des problèmes « .

Suite à cela, le Ministre a d’abord nié, avant de devoir se rendre à l’évidence de la puissance des images, il a alors exprimé des regrets pour le scandale (pas pour les mots eux- mêmes) !

Et c’est tout ! Pour le reste : solidarité gouvernementale et présidentielle. Et longue tirade quant à la pertinence des informations véhiculées par internet.

Incroyable théorie qui veut que la nature du support médiatique influe sur la véracité de l’information ! Les chaines de Télévision hertziennes et la grande presse auraient l’exhaustivité de l’information alors que les médias du net, fussent-ils Le Monde.fr (comme dans l’affaire Hortefeux), seraient forcément de moins bonne qualité et plus éloignés de la vérité….

Or, n’est-il pas plus juste de penser qu’à une époque où le pouvoir en place contrôle et influence considérablement les médias traditionnels, les journalistes trouvent un lieu d’expression réellement libre uniquement sur internet ?

Cet incident médiatique pose néanmoins la question des images  et des paroles des politiques prisent sur le vif, dans une situation informelle. Dans la mesure où ces expressions  sont extraites d’un contexte public et officiel, il n’est pas condamnable de les divulguer et les hommes politiques doivent en assumer la responsabilité.

Ces images prises sur le vif sont, par nature, propices aux dérapages et aux interprétations, aux dépends de la personne filmée. Tout n’a cependant pas la même gravité : ainsi, un Président de la République qui insulte une personne avec un « casse-toi pauvre con » est choquant, mais ne porte pas à conséquence. Par contre, un ministre de l’Intérieur (en charge de l’intégration et des cultes) qui ,au milieu d’un rassemblement public, fait de l’humour raciste, est chose plus sérieuse et de bien plus grande portée quand on sait les missions que ce ministre doit remplir au service des Français. Ce type de dérapage verbal mérite, pour le moins, des excuses immédiates et très claires, ou bien alors une démission.

Mais on nous dit : « c’est de l’humour ! ». En dehors du fait que cela montre la  super ambiance chez les Jeunes Pop à Seignosse avec ses grosses « déconnades » (car les autres commentaires durant cette scène sont du même acabit), il faut tout de même reconnaître que l’humour ne peut tout prendre comme cible, surtout lorsqu’on a des responsabilités publiques de premier plan comme Monsieur Hortefeux. (La portée de la petite phrase de Manuel Valls émise il y a quelques jours, en est ainsi bien atténuée, même si elle demeure très révélatrice).

En outre, le genre d’humour d’un ministre important de Mr. Sarkozy soulève quelques interrogations sur les  valeurs profondes qui animent l’entourage de notre Président, surtout dans une période où l’on voit Philippe de Villiers intégrer  la majorité présidentielle….

Enfin, c’est le problème du « deux poids – deux mesures » appliqué sans sourciller par le système sarkoziste mis en place dans notre pays depuis quelques années déjà : ainsi, c’est ce même Ministre qui, quelques jours auparavant, avait mis en retraite anticipée un préfet pour des propos du même ordre. Deux poids – deux mesures : dans le traitement médiatique, quand on compare cette phrase de M. Hortefeux, à teneur raciste, avec la petite phrase de François Bayrou lançait, lors des Européennes, à Daniel Cohn-Bendit et par laquelle il dénonçait des faits exacts mais anciens et hors contexte. Souvenez-vous du déchainement médiatique qui s’en est alors suivi contre Bayrou, l’opposant au pouvoir en place !…rien de comparable avec la polémique très « soft » sur les propos du Ministre de l’Intérieur.

Plus que jamais restons vigilants, attentifs aux manipulations des médias « sous contrôle » et refusons le racisme banalisé !

Adrien Debever

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Barroso sans surprise et sans espoir !

BarrosoOn espérait encore… mais en réalité, les jeux étaient déjà faits depuis les élections européennes… Manuel Barroso a été réélu à la tête de la Commission Européenne.

Comme toujours avec l’Union Européenne, c’est dans une relative discrétion que le portugais a été confirmé dans ses fonctions. Il y avait peu de suspens depuis que les conservateurs ultra-libéraux avaient emporté un maximum de sièges au parlement européen, suite aux élections de juin dernier.

Barroso prit tout de même le soin de courtiser ses adversaires politiques. Il multiplia les promesses et les déclarations d’intention. Il se présenta en futur champion de l’Europe et de la moralisation du monde !

Comment peut-on croire 5 minutes qu’un individu puisse changer aussi radicalement ? C’est de l’intox à haute dose et comme le disait un ancien Président français : « plus c’est gros, plus ça passe » !

Manuel Barroso ne sera sûrement pas l’homme d’une taxe Tobin européenne, d’une Europe politique forte, d’une Europe se protégeant contre le dumping social et environnemental ou bien encore d’une Europe modèle de société durable.

En effet, Manuel Barroso est le courtisan des puissants (l’hôte du sommet des Açores des vont-en guerre Bushistes), l’ultra-libéral, l’opposant à toute forme de réglementation des échanges et des marchés, c’est aussi le « grand silence » au plus fort de la crise financière…

Bref,  cet homme  symbolise un monde qui a explosé il y a un an.

Aujourd’hui, alors qu’il faut inventer une société nouvelle, l’Union Européenne ne change pas une équipe qui perd !

Les années à venir vont nous faire perdre encore un peu plus de temps et détourner un peu plus les citoyens de l’Europe…

A quand un Président de la Commission Européenne élu au suffrage universel ?!

Adrien Debever

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Chaban, MoDem avant l’heure ?

jacques_chaban-delmas-dOn commémorait, hier, les 40 ans du discours de politique générale de Jacques Chaban Delmas (le 16/09/1969), qui venait d’être nommé Premier Ministre par le nouveau Président Pompidou.

Si ce discours a laissé une trace dans la mémoire collective, c’est  qu’il était visionnaire et d’une grande modernité. Chaban y fait une analyse sans concession des problèmes de l’époque et  présente son projet de  » Nouvelle Société « .

40 ans après, on constate que les problèmes n’ont pas changé, ils se sont même largement aggravés. Concernant les solutions à y apporter et la « Nouvelle Société« , les paroles de Chaban raisonnent encore aujourd’hui.

Sa Nouvelle Société voulait une économie forte (particulièrement l’industrie), débarrassée de la lourdeur et des freins d’un Etat omnipotent. Chaban Delmas dénonçait ainsi le centralisme et les dérives budgétaires (qui plus tard entraîneront nos déficits publiques abyssaux). Mais cette économie se voulait aussi sociale, en respectant l’Homme et surtout le travailleur. La « Nouvelle Société » devait lutter contre l’augmentation des inégalités et des différences entre les plus riches et les plus pauvres. Sur le plan politique, Chaban aspirait à un dépassement des clivages droite / gauche dans l’intérêt du pays.

Le projet de Jacques Chaban Delmas était donc profondément humaniste, à la croisée des chemins entre le Gaullisme et la Sociale Démocratie. Ce qui n’est pas très étonnant quand on sait que Jacques Delors était un de ses principaux conseillers.

Chaban n’eut jamais vraiment le temps ni les moyens de réaliser ce projet de société. Il fut victime de son propre camp : une droite plus conservatrice et trop attachée à ses acquis.

Aujourd’hui, cette vision  n’est pas morte, car il y a de ces filiations …Il ne faut certes pas chercher du coté de Nicolas Sarkozy : celui-ci construit en France une société aux antipodes de celle voulue par Chaban ! C’est plutôt du coté du MoDem et de son projet de société que l’on retrouve les valeurs et les aspirations de la « Nouvelle Société« .

Finalement, il est possible que François Bayrou, en créant une rupture avec la logique de l’UDF, ait évité d’être étouffé par la droite conservatrice qui jadis eut raison de Chaban. Le MoDem est peut-être l’outil qui a manqué à Jacques Chaban Delmas pour mener son projet dans la durée…

Adrien Debever

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Retrouvez le discours de politique générale de Chaban Delmas du 16/09/69