Malgré un contexte économique contraint, la Ville continue d’investir sans augmenter la fiscalité. Laurent Peyrondet, le maire, a présenté le budget avec de nombreux projets ce mardi 15 avril.
« À Lacanau, on n’est pas l’État : on ne dépense pas ce qu’on n’a pas ! » Sourire aux lèvres, le maire Laurent Peyrondet a remercié Adrien Debever, premier adjoint en charge des finances, ainsi que l’ensemble de l’équipe municipale, ce mardi 15 avril en réunion publique, « pour la tenue d’un budget 2024 équilibré, qui non seulement met la commune à l’abri d’un endettement excessif, mais permet aussi de poursuivre les investissements nécessaires sur les axes prioritaires de la mandature, à savoir le développement durable et la démocratie participative ».
L’élu rappelle que 45 à 49 millions d’euros d’investissements sont prévus sur l’ensemble du mandat. Il souligne la difficulté de maintenir un cap budgétaire cohérent dans le contexte actuel : « Je me fais un devoir d’aller en permanence chercher des recettes de fonctionnement supplémentaires, sans augmenter la fiscalité depuis neuf ans. Mais lorsque les décisions prises au niveau de l’État nous grèvent sur les dépenses, c’est un peu pénible. Lacanau étant considérée comme une commune riche, on nous prend de l’argent. »
« 9 millions d’euros d’investissements ont été réalisés sur l’exercice 2024 », précise Adrien Debever, « générant un endettement global de 16,1 millions d’euros, soit l’équivalent de cinq ans d’épargne brute, bien en deçà du seuil de huit ans au-delà duquel la dette n’est plus soutenable. » Le budget 2025 prévoit un niveau d’investissement encore soutenu, avec 10,8 millions d’euros d’investissements nouveaux, portant l’endettement total à 15 millions, soit 5,6 années d’épargne brute.
Parmi les projets structurants figurent la Ville océane et le front de mer. « 80 % des investissements prévus dans le premier projet partenarial d’aménagement (PPA) avec l’État ont été réalisés, souligne Laurent Peyrondet. Cela comprend la protection maritime achevée l’hiver dernier, l’aménagement de la promenade Lacaze, ainsi que les travaux en cours place Rouge et passage Lacaze. »
Pour la suite, le Comité national du trait de côte devrait valider la création d’un fonds érosion, alimenté notamment par une taxe sur les plateformes de location touristique de courte durée. Ce fonds soutiendrait les communes littorales dans leurs projets. « Cela nous permettrait de poursuivre notre stratégie locale et, nous l’espérons, de signer un futur PPA avec l’État pour réaliser le balcon sur la mer. Les travaux pourraient débuter à l’horizon 2030. Les trois majors du bâtiment retenus pour le projet doivent remettre leurs propositions d’ici deux ans, afin de définir l’ouvrage qui s’intégrera le mieux dans l’environnement à la cote de 12 mètres. »
Parmi les 20 % restants du premier PPA figure le futur pôle d’échanges multimodal (PEM), à l’entrée de la station entre les avenues du Cantabria et du Plantey. Ce PEM doit centraliser les mobilités et assurer la connexion entre vélo, voiture et transports en commun. « Grâce aux remarques issues de la concertation préalable, nous sommes arrivés à un plan cohérent qui apportera les services attendus », indique le maire. L’enquête publique devrait démarrer à l’été 2025, avec deux visites sur place du commissaire enquêteur. Le lancement des travaux est prévu en fin d’année, après mise en compatibilité du plan local d’urbanisme (PLU).
D’autres projets sont également prévus : extension du camping municipal avec 140 mobile homes pour loger les saisonniers, achèvement du plan plage du Moutchic (l’enfouissement des réseaux est en cours), mise en place des navettes interquartiers (un second appel d’offres sera nécessaire, le premier ayant été infructueux), réfection complète de l’avenue de la Côte-d’Argent avec une piste cyclable de la Gaîté à la marina de Talaris, nouvelle gendarmerie en face du collège, restructuration complète de l’école, extension de la zone commerciale Montagnol Est, projet de zone d’activité économiques Garriga Est avec un bâtiment totem à l’entrée de ville, et construction d’une centaine de logements.
« Le premier pilier du développement durable, c’est le pilier social, insiste le maire. Cela signifie avoir un travail et un toit. Pour la première fois, les effectifs scolaires stagnent : c’est le signe que les jeunes ménages ne peuvent plus s’installer à Lacanau, faute de logements abordables. Je suis un maire bâtisseur, reconnaît Laurent Peyrondet, mais avec un taux d’urbanisation de 3,6 % – en incluant les terrains autour des habitations –, on ne peut pas dire que nous n’avons pas protégé le territoire communal. »
Source : Sud Ouest