Le délire dynastique, l’erreur de trop de Sarkozy ?

jeanetnicolasCe qu’il faut reconnaître à notre Président, c’est sa capacité à aller toujours plus loin, à repousser toujours plus avant les limites de l’omnipouvoir.

En parallèle on constate l’usure d’une opinion publique qui semble sans réaction face aux aberrations républicaines.

Il faut dire que notre quotidien est plutôt occupé par la crainte du chômage ou pas la désinformation médiatique (un jour la grippe À, le lendemain « l’affaire Mitterrand »…).

Mais jusqu’à quand ? N’y a-t-il pas un point de non-retour ?

Le dernier acte en date vaut son « pesant de cacahuètes » : Nicolas Sarkozy semble, en effet, vouloir donner un caractère dynastique à son règne.

Jean Sarkozy, ce n’est pas nouveau, est un « fil à papa » protégé et pistonné (souvenez vous de l’affaire du scooter ou de son investiture sur un canton gagné d’avance). Ce type de passe-droit est  malheureusement très répandu au sein de nos élites.

Mais ces derniers jours, nous avons franchi un cap, car c’est une chose d’être dans des fonctions tranquilles, bien rémunérées et planquées, mais c’en est une autre que d’obtenir d’importantes responsabilités par ce procédé. On nous apprend (enfin sans en faire non plus trop de pub) que Jean Sarkozy, 23 ans, n’ayant pas encore fini son Droit et n’ayant jamais eu de responsabilités professionnelles, va prendre la tête de l’Etablissement Public d’Aménagement du quartier d’affaires de La Défense (EPAD). Cela l’amènera ainsi à gérer un budget d’1 milliard d’euros ! Et cela pourrait bien être suivi en 2011 par l’obtention de la présidence du Conseil Général des Hauts de Seine…

En dehors du caractère choquant de cette nomination et des inquiétudes que l’on peut avoir pour le futur de ces structures, cela montre surtout une rupture (il faut dire qu’il adore ce mot) dans l’idéologie du père. Ainsi, c’est une remise en cause de la méritocratie sarkozienne, « du travailler plus pour gagner plus », et cela au profit du droit du sang !

Ce délire dynastique du Président pourrait bien être l’erreur de trop, car il risque d’entraîner des rancœurs profondes au sein de ses fidèles et surtout d’être un viol de trop pour les principes de notre République. Sur le sujet de l’hérédité, les français sont assez chatouilleux et leur réactions peuvent être révolutionnaires…

Nicolas Sarkozy se rêve peut être en nouveau Napoléon mais Sainte Hélène peut arriver plus vite qu’on ne le croit. Quant à Jean, pas sûr que le destin de l’aiglon le fasse fantasmer !

Adrien Debever

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Quand Alain Juppé se souvient qu’il n’est pas sarkozyste…

juppe-chiracTrès croustillant article dans Sud Ouest cette semaine où le Maire de Bordeaux, Alain Juppé, également Président départemental de l’UMP Gironde, se lâche et ne mâche pas ses mots à l’égard de Nicolas Sarkozy et de sa réforme de la Taxe Professionnelle.

Morceaux choisis :

« Pour en revenir à la taxe professionnelle, cela ne va pas être simple. Là, il faut dire que le gouvernement cherche la provocation. »

« Le premier texte évoquait une compensation mais dégressive. Moins 5 % chaque année pendant vingt ans. Dès la deuxième année, la CUB perdait plusieurs millions. C’est tout de même se foutre du monde. Le président Sarkozy avait promis une compensation euro par euro mais il avait oublié de dire pendant un an.»

Bref, le moins que l’on puisse dire c’est que cette réforme ne fait pas l’unanimité et entraîne beaucoup d’inquiétudes au niveau des collectivités locales. Cela pose d’ailleurs la question de la pertinence d’une telle réforme et de son caractère prioritaire en pleine période de crise (il est bien sûr entendu que cela n’est pas une mesure miracle anti-crise comme elle nous le fut pourtant présentée au départ).

En tout cas, c’est aussi une occasion de vérifier que tout l’UMP n’est pas groupie du Président Sarkozy et de sa politique. Dominique de Villepin n’est donc pas le seul opposant potentiel, il reste encore quelques héritiers du gaullisme et de la droite sociale tels qu’Alain Juppé. Mais à part un coup de gueule ponctuel (et déjà à moitié renié, puisqu’il s’est excusé dans les heures suivantes), quelle est réellement leur capacité à peser sur les événements en étant à l’intérieur du système ?…

Adrien Debever
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Découvrez l’article de Sud Ouest du 7 octobre

Pas de métropole sans grand stade !

grand-stadeLe football est le sport le plus pratiqué au monde, il est une des rares activités humaines à être universel. De ce fait, il dépasse le cadre sportif pour être un phénomène social, culturel et économique. Il suffit de se rappeler l’impact économique (+1,5 point de PIB en 98) de la coupe du monde en France et de l’effet de la victoire des bleus sur le moral des ménages, ou bien encore d’observer l’importance sociale et historique du foot dans le quotidien de milliers de supporters des grands clubs français (Marseille, Lyon, Saint-Etienne, Bordeaux…)

Cela est sans doute encore plus vrai en période de crise et de dépression sociale.  Alors certains qualifieront cela d’ « opium du peuple », d’autres de source de d’évasion et de rêve salvateurs pour toute société humaine.

Une chose est sûre, cette activité mérite une attention toute particulière de la part de nos décideurs politiques.

La France souhaite se porter candidate à l’organisation du Championnat d’Europe des Nations 2016. C’est un événement majeur qui implique des stades modernes et  adaptés.

A Bordeaux, ce projet permet de se poser dès maintenant la question de l’avenir du vieux et historique stade Chaban-Delmas.

On le sait bien, ce stade est aujourd’hui à la limite des normes européennes, il est très couteux à entretenir, il est limité en terme de place, son fonctionnement génère un très mauvais bilan carbone et entraine, de par sa position centrale, des bouchons dans les flux de spectateurs. Enfin, son statut de monument classé limite les marges de manœuvre.

Voilà sans doute l’occasion ou jamais de lancer le projet d’un grand stade moderne. Il faut donc saluer la position d’Alain Juppé sur ce point.

En effet, ce projet est intéressant pour plusieurs raisons :

  • Participer à l’Euro 2016 est une magnifique vitrine pour Bordeaux à travers toute l’Europe.
  • Les Girondins de Bordeaux, club de football professionnel, est aujourd’hui l’un des plus grands clubs français. S’il veut devenir un grand club européen, cela passe, entre autre, par un grand stade. Là encore la renommée de la ville est en jeu si elle veut devenir une grande métropole continentale (les jeunes européens apprennent à connaître les grande villes d’Europe bien souvent à travers leur club de foot : Real Madrid, Manchester United, FC Barcelone ou bien encore Milan AC).
  • La capacité des clubs français à rivaliser avec leurs voisins étrangers est aussi une formidable locomotive pour le sport amateur et la formation; Les Girondins de Bordeaux sont d’ailleurs un des clubs hexagonaux les plus en pointe dans ce domaine).

Cependant, ce grand stade ne doit pas être réalisé sans une vraie réflexion d’ensemble. En effet, l’une des rares erreurs de l’organisation de la Coupe du Monde 1998, fut de se contenter de stades rénovés ou construits (voir le Stade de France) sur les standards du XXème siècle.

Il faut bien reconnaître que les stades français sont de grands monstres de béton, vides et sans vie 6 jours /7 (quand il y a un club résident de haut niveau) et qui n’offrent, à l’occasion des matchs, qu’une buvette avec sodas et hot-dogs ! Il y a là un archaïsme aberrant et peu compatible avec  l’idée de rentabilité.

Le futur grand stade de Bordeaux devrait donc s’inspirer de ce qui existe en Angleterre, en Espagne ou en Italie (mais aussi des projet français comme celui de Lille). Ces ensembles sont avant tout des espaces de vie cohérent autour du sport et de la culture (on peut, ici, regretter que pour des raisons politiques, la grande salle de concert de la CUB ne soit pas intégrée à la même structure comme à Lille). On pourrait ainsi imaginer des commerces et des services dédiés autour de la thématique du bien-être. Le grand stade pourrait proposer toute la semaine un lieu de détente, d’activités sportives, avec des points d’alimentation saine (type resto bio), et d’activités culturelles : un vrai lieu de vie et de loisirs pour tous. Ce qui suppose un cahier des charges très strict pour les exploitants privés.

Sa conception doit aussi tenir compte de l’environnement et du développement durable en faisant de cet ensemble un modèle de technologie verte (autosuffisance énergétique et en eau…).

Son mode de financement doit également être optimisé avec, sans doute, à privilégier un Partenariats Public-Privé (PPP), dispositif moderne et très intéressant pour les collectivités locales qui souhaitent se lancer sur des grands projets (Voir l’article sur les PPP). Car il est bien évident qu’un grand stade à Bordeaux concerne tout le monde : la ville de Bordeaux, la CUB, le Conseil Général (Ce lieu drainera les populations des quatre  coins de la Gironde) et le Conseil Régional (puisque Les Girondins sont le seul club de foot professionnel de l’élite en Aquitaine).

Enfin, il restera la question de l’avenir du stade Chaban Delmas, son classement architectural  limitant les possibilités d’exploitation. Néanmoins, il est peut être possible de s’inspirer de Highbury, l’ancien stade historique de Arsenal (club de Londres), qui, bien que classé lui aussi, a été reconverti en logements, en respectant la structure extérieure du stade (découvrir cet exemple) et par là-même, une grande partie de son âme…

Adrien Debever

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Sur ce sujet, je vous invite à lire l’intervention de Fabien Robert lors du Conseil de la CUB du 2 octobre dernier.

Les Partenariats Public-Privé (PPP)

cpppLe 25 septembre 2009, la Caisse d’Epargne Aquitaine Poitou-Charentes organisait, à Bordeaux, une rencontre autour du thème des Partenariats Public-Privé :« la mise en place des PPP dans les collectivités locales ».

Cette rencontre était animée par Marc Teyssier d’Orfeuil, Délégué Général du Club des PPP, et Jérôme Grand d’Esnon, Avocat associé chez Landwell et Associés.

Trois possibilités de financement des grands investissements publics :

  • La plus classique par un investissement public (marché public) où la collectivité choisit par appel d’offre un prestataire privé qui sera payé pour réaliser l’investissement (avec souvent un paiement au fur et à mesure de la réalisation).
  • Il existe aussi depuis longtemps un financement par le biais d’un contrat de concession ou d’une délégation de service public (DSP). Le prestataire privé finance l’investissement puis exploite le service avec comme objectif de se rembourser sur les recettes issues des usagers. Lorsque les recettes ne sont pas celles attendues, la collectivité se voit contrainte de verser une compensation financière.
  • Plus récemment un nouveau système a été mis en place par une ordonnance de 2004, puis une loi du 28/07/2008 et enfin modifié par la LF 2009. Il s’agit des contrats de Partenariats Public-Privé (PPP).

En quoi consiste les Partenariats Public-Privé ?

Il s’agit d’un contrat passé par une collectivité avec un prestataire privé. Le prestataire privé finance l’investissement mais il est également en charge de sa maintenance durant tout le contrat qui peut aller jusqu’à une vingtaine d’années. Une fois réalisé, l’investissement est à la disposition de la collectivité contre un loyer prédéterminé et pour une durée précise, qui couvre la réalisation et la maintenance de l’investissement.

Les principaux avantages de ce dispositif sont :

  • La signature d’un vrai contrat (pas de dérapage de délai et de coût) et d’un contrat global (conception, réalisation, maintenance).
  • La rapidité de réalisation de l’investissement (motivation du partenaire privé qui ne percevra le premier loyer qu’à la livraison) et l’absence de risque de surcoût (les loyers sont fixés en amont).
  • La valorisation de l’investissement par l’obligation de maintenance (démarche qualitative également lors de la conception où le partenaire privé doit tenir compte de ses futurs coûts de maintenance). C’est un objectif de performance pour le partenaire privé avec la présence de clause de pénalités sur les loyers en cas de non respect des ses obligations (surtout la maintenance).
  • L’externalisation pour la collectivité cette dernière n’est pas toujours la mieux placée pour réaliser l’investissement prévu.
  • Un étalement des coûts dans le temps (les loyers ne sont versés qu’à la livraison et ils s’étalent sur le long terme).
  • Une grande souplesse dans les propositions des éventuels partenaires privés car l’appel d’offre ne se base pas sur un cahier des charges restrictif mais sur une analyse réelle des besoins. Une grande liberté de propositions laissée aux acteurs privés.

Les principales difficultés de ce dispositif sont :

  • Une procédure lourde en amont (en moyenne il faut 1 an pour monter le dossier). C’est un contrat complexe qui nécessite une évaluation préalable (vérification de l’opportunité, prise en compte tous les éléments, surtout ceux à long terme), puis une  procédure (négociée, d’appel d’offre restreint ou de dialogue compétitif).
  • Des coûts globalement plus importants que dans les autres modes de financement.
  • Une gestion du personnel plus complexe.
  • Une nécessaire adaptation des habitudes et des mentalités des agents des collectivités.
  • Support du coût de la TVA sur les loyers (pas récupérable).

Les dernières lois de 2008 et 2009 ont apporté quelques assouplissements :

  • La collectivité peut financer une partie mineure de l’investissement de départ et ainsi baisser ses futurs loyers (voire trouver plus facilement des partenaires privés).
  • L’Etat peut garantir jusqu’à 80 % des loyers de la collectivité (baisse du risque pour le partenaire privé et donc du coût les loyers). Les 20% restant permettent de garder une partie des loyers soumise aux risques des pénalités (motivation essentielle dans ce type de partenariat).

Les intervenants dans ce domaine :

La mission d’appui à la réalisation des Partenariats Publics-Privés (MAPPP) qui donne un avis obligatoire dans des projets qui concerne l’Etat et un avis facultatif pour les autres collectivités.

Contacts : 01.44.97.34.78 ou www.ppp.minefi.gouv.fr/mission.php

L’Institut de Gestion Déléguée (IGD) qui aide et conseil dans la volonté de passer des contrats de partenariats.

Contacts : 01.44.39.27.00 ou www.fondation-igd.org

Adrien Debever

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Les Régionales pour gagner !

jean-lassalleC’est sans doute le message le plus fort délivré samedi à Agonac (Dordogne) par Jean Lassalle.

En effet, ce fut une journée marathon en Aquitaine, prémisse de la campagne 2010. Le matin fut consacré à la Convention Départementale du MoDem du Lot-et-Garonne à Fourques-sur- Garonne et en présence de Robert Rochefort.

Puis, nous avons rallié la Dordogne, à Agonac où se tenait la Convention Départementale locale présidée par Marc Mattera. C’est une bonne partie des responsables du MoDem en Aquitaine qui convergèrent vers Agonac en fin d’après midi afin de réunir l’Union régionale.

Nous avons, à cette occasion, posé les premières pierres du futur groupe de travail sur les régionales qui devra définir les grands axes de la campagne et faire le point sur les candidatures.

La journée s’est achevée par l’arrivée de Jean Lassalle qui, en un rapide mais vibrant discours, nous fit part de deux informations :

  • Après réflexion et plusieurs rencontres, il décide de se mettre à la disposition du MoDem et de ses adhérents pour conduire la liste autonome lors des élections Régionales de mars prochain.
  • Par ailleurs, n’ayant pas pour habitude de perdre ses élections et n’étant pas adepte de la participation symbolique, il s’engage dans ce scrutin dans l’unique but de gagner et de diriger le Conseil Régional en lui insufflant sa  passion de l’Aquitaine et de ses habitants !

Un discours très simple et spontané, d’une grande honnêteté, loin de tout calcul politique et faisant fi des prévisions pseudo-scientifiques. Des paroles qui parlent au cœur et redonnent espoir dans l’avenir… « Faire de la politique différemment », c’est cela aussi !

Adrien Debever
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Encore un « G vain » ?

g20Le week-end dernier s’est tenu à Pittsburgh (USA) le G20. C’est la réunion des pays qui représentent les deux tiers du commerce et de la population mondiale et plus de 90 % du produit mondial brut.

A l’issue de ce forum de coopération économique internationale, les pays membres se sont félicités d’avoir bien répondu à la crise financière et ils ont annoncé une nouvelle étape dans la gouvernance économique et financière mondiale.

Les principales propositions du G20 en matière de gouvernance mondiale se déclinent ainsi :

  • Un G20 qui remplacerait définitivement le G8, afin d’être plus représentatif et efficace. Puis « Rééquilibrer la croissance mondiale » avec une meilleure répartition de la consommation à travers le globe.
  • Un relatif droit de regard de la collectivité sur la gestion des économies nationales des différents membres.
  • De nouvelles règles de sécurité pour les banques à travers des normes plus strictes concernant leurs fonds propres.
  • Des recommandations afin de lier davantage la rémunération des banques et des acteurs sur les marchés financiers aux performances à long terme.
  • Enfin, il est demandé au FMI d’étudier l’éventuelle mise en place d’une taxe Tobin sur les transactions financières. Mais cela n’est pas spécifiquement évoqué dans les conclusions du G20.

Devant les résultats de cette  rencontre au sommet , la première surprise porte sur la joie un peu excessive des chefs d’Etat devant leur « succès face à la crise ». Certes, ils ont évité la banqueroute générale et le naufrage du système bancaire mais c’était le minimum. Et cela n’est pas sans conséquence : les finances publiques des pays du G 20 sont exsangues dans des proportions jamais atteintes. Ils ont ainsi brûlé leur joker, ou, plutôt, celui des générations futures, et, en cas de nouvelle crise, celle-ci risquera, cette fois, d’être fatale.

La crise financière que nous connaissons est conjoncturelle mais elle est surtout structurelle. Le principal enjeu à long terme n’est pas la relance mais la modification d’un système économique mondial qui ne fonctionne plus.

Or, sur ce dernier élément, la réponse du G20 est très décevante. Il y a, certes, de belles déclarations d’intention : on propose d’augmenter les seuils de sécurité, mais on ne change pas les comportements. La place de chacun est redéfinie, c’est très bien, sauf que cela ne modifie par pour autant le système. L’exigence de cette crise est pourtant bien là : réinventer un nouveau système économique mondial.

Le G20 n’a pas, non plus, montré la volonté d’étendre sensiblement les compétences du FMI en faisant de lui un gendarme de l’économie mondiale. Aucune règle n’a été érigée pour les échanges financiers et économiques, pas de moralisation ni de lutte contre la concurrence déloyale sur le plan écologique ou social.

Le Knock-Out économique étant évité, la bonne humeur des nos dirigeants semble avoir atténué la gravité et l’urgence de la situation… Si ce constat se confirme, l’avenir risque de ressembler à un jeu de roulette russe…

Adrien Debever
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Que cherche Sarkozy avec l’affaire Clearstream ?

villepin_et_sarkozyBien curieuse et sidérante affaire judiciaire dont le procès a débuté lundi à Paris. Déjà, lors de sa révélation au grand public (en 2005), cette histoire avait étonné voir dégoûté beaucoup d’entre nous tant cela illustre une fois de plus une politique faite de magouilles, de barbouzeries et de compromissions avec les milieux d’affaires.

Pour tenter de résumer, c’est un problème de dénonciation calomnieuse qui touche une quarantaine de personnes dont un certain Nicolas Sarkozy.

L’origine de l’affaire prend sa source dans une autre affaire encore plus explosive mais gardée sous la chape de plomb du « secret défense » : l’affaire des frégates de Taiwan. En effet, le futur « corbeau » de l’affaire Clearstream, Jean-Louis Gergorin, n°2 d’EADS du groupe Lagardaire, diligente une enquête privée suite à la mort brutale de Jean-Luc Lagardère qu’il croit criminelle et liée à la guerre économique menée pour la vente des frégates. C’est à cette occasion qu’il tombe sur des listings de la banque luxembourgeoise Clearstream, spécialisée dans le « nettoyage financier ».

Commence alors l’affaire dite  « Clearstream », qui verra ces listings trafiqués avec des noms célèbres rajoutés et des enquêtes menées en parallèle de la justice par des ministres au premier rang desquels Dominique de Villepin. Le tout sur fond de rivalités politiques et de guerre d’héritage au gouvernement en vue des présidentielles de 2007.

Tout cela est bien loin de l’intérêt général et de la mission d’un homme politique. Maintenant les deux grandes questions de ce procès sont :

  • Dominique de Villepin s’est-il juste contenté de demander une enquête ou a-t-il joué un rôle de commanditaire dans la modification des listings ?
  • Nicolas Sarkozy a-t-il eu connaissance très tôt de cette « manipulation » et l’a-t-il gardée en réserve pour l’instrumentaliser contre son rival potentiel à l’Elysée,  ou bien est-il juste une victime d’une tentative de discréditation ?

Au-delà des questions auxquelles la justice devra répondre, ce procès est sans précédant car l’une des partie civile n’est autre que le Président de la République, celui qui est garant de la séparation des pouvoirs et qui préside l’autorité supérieure de tous les juges, dont ceux  qui vont diriger ce procès.

Voilà là  une véritable situation de non respect des principes de bases de notre République, mais dont Nicolas Sarkozy est malheureusement coutumier depuis 2 ans !

Enfin, demeure la question sous-jacente au décryptage de cette affaire : que cherche Sarkozy à travers cette affaire Clearstream ?

Est-elle, pour lui, un règlement de compte personnel avec Dominique de Villepin (auquel cas M.Sarkozy manque cruellement de hauteur : étant le vainqueur des élections de 2007, le combat est fini !) ou bien cherche-t-il à décapiter définitivement la seule personne qui, à l’UMP, se dresse encore ouvertement contre sa toute puissance ? Dans cette deuxième hypothèse, c’est une façon d’en finir définitivement avec les héritiers de la « Chiraquie » et peut-être plus généralement avec l’héritage Gaulliste dont sa nouvelle droite bafoue régulièrement les valeurs.

Ce procès apportera peut-être quelques éléments de réponses à toutes ces questions mais Nicolas Sarkozy prend sans doute des risques en voulant rester ainsi au cœur d’une affaire si peu reluisante.

Car, plus que jamais, nous assistons, dans cette affaire, à la mise en lumière des compromissions auxquelles s’adonnent nos soit-disantes élites des pouvoirs politique, financier et économique…

Adrien Debever

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Sarkozy VS de Villepin

Hortefeux ou la règle du « deux poids, deux mesures »

Qui n’a pas entendu ou vu le dérapage de Brice Hortefeux, Ministre de l’intérieur, à Seignosse à l’Université des Jeunes UMP ?

Des journalistes ont, en effet, assisté et filmé une blague de Brice Hortefeux sur les personnes d’origine maghrébine : « Il en faut toujours un. Quand il y en a un ça va. C’est quand il y en a beaucoup qu’il y a des problèmes « .

Suite à cela, le Ministre a d’abord nié, avant de devoir se rendre à l’évidence de la puissance des images, il a alors exprimé des regrets pour le scandale (pas pour les mots eux- mêmes) !

Et c’est tout ! Pour le reste : solidarité gouvernementale et présidentielle. Et longue tirade quant à la pertinence des informations véhiculées par internet.

Incroyable théorie qui veut que la nature du support médiatique influe sur la véracité de l’information ! Les chaines de Télévision hertziennes et la grande presse auraient l’exhaustivité de l’information alors que les médias du net, fussent-ils Le Monde.fr (comme dans l’affaire Hortefeux), seraient forcément de moins bonne qualité et plus éloignés de la vérité….

Or, n’est-il pas plus juste de penser qu’à une époque où le pouvoir en place contrôle et influence considérablement les médias traditionnels, les journalistes trouvent un lieu d’expression réellement libre uniquement sur internet ?

Cet incident médiatique pose néanmoins la question des images  et des paroles des politiques prisent sur le vif, dans une situation informelle. Dans la mesure où ces expressions  sont extraites d’un contexte public et officiel, il n’est pas condamnable de les divulguer et les hommes politiques doivent en assumer la responsabilité.

Ces images prises sur le vif sont, par nature, propices aux dérapages et aux interprétations, aux dépends de la personne filmée. Tout n’a cependant pas la même gravité : ainsi, un Président de la République qui insulte une personne avec un « casse-toi pauvre con » est choquant, mais ne porte pas à conséquence. Par contre, un ministre de l’Intérieur (en charge de l’intégration et des cultes) qui ,au milieu d’un rassemblement public, fait de l’humour raciste, est chose plus sérieuse et de bien plus grande portée quand on sait les missions que ce ministre doit remplir au service des Français. Ce type de dérapage verbal mérite, pour le moins, des excuses immédiates et très claires, ou bien alors une démission.

Mais on nous dit : « c’est de l’humour ! ». En dehors du fait que cela montre la  super ambiance chez les Jeunes Pop à Seignosse avec ses grosses « déconnades » (car les autres commentaires durant cette scène sont du même acabit), il faut tout de même reconnaître que l’humour ne peut tout prendre comme cible, surtout lorsqu’on a des responsabilités publiques de premier plan comme Monsieur Hortefeux. (La portée de la petite phrase de Manuel Valls émise il y a quelques jours, en est ainsi bien atténuée, même si elle demeure très révélatrice).

En outre, le genre d’humour d’un ministre important de Mr. Sarkozy soulève quelques interrogations sur les  valeurs profondes qui animent l’entourage de notre Président, surtout dans une période où l’on voit Philippe de Villiers intégrer  la majorité présidentielle….

Enfin, c’est le problème du « deux poids – deux mesures » appliqué sans sourciller par le système sarkoziste mis en place dans notre pays depuis quelques années déjà : ainsi, c’est ce même Ministre qui, quelques jours auparavant, avait mis en retraite anticipée un préfet pour des propos du même ordre. Deux poids – deux mesures : dans le traitement médiatique, quand on compare cette phrase de M. Hortefeux, à teneur raciste, avec la petite phrase de François Bayrou lançait, lors des Européennes, à Daniel Cohn-Bendit et par laquelle il dénonçait des faits exacts mais anciens et hors contexte. Souvenez-vous du déchainement médiatique qui s’en est alors suivi contre Bayrou, l’opposant au pouvoir en place !…rien de comparable avec la polémique très « soft » sur les propos du Ministre de l’Intérieur.

Plus que jamais restons vigilants, attentifs aux manipulations des médias « sous contrôle » et refusons le racisme banalisé !

Adrien Debever

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Barroso sans surprise et sans espoir !

BarrosoOn espérait encore… mais en réalité, les jeux étaient déjà faits depuis les élections européennes… Manuel Barroso a été réélu à la tête de la Commission Européenne.

Comme toujours avec l’Union Européenne, c’est dans une relative discrétion que le portugais a été confirmé dans ses fonctions. Il y avait peu de suspens depuis que les conservateurs ultra-libéraux avaient emporté un maximum de sièges au parlement européen, suite aux élections de juin dernier.

Barroso prit tout de même le soin de courtiser ses adversaires politiques. Il multiplia les promesses et les déclarations d’intention. Il se présenta en futur champion de l’Europe et de la moralisation du monde !

Comment peut-on croire 5 minutes qu’un individu puisse changer aussi radicalement ? C’est de l’intox à haute dose et comme le disait un ancien Président français : « plus c’est gros, plus ça passe » !

Manuel Barroso ne sera sûrement pas l’homme d’une taxe Tobin européenne, d’une Europe politique forte, d’une Europe se protégeant contre le dumping social et environnemental ou bien encore d’une Europe modèle de société durable.

En effet, Manuel Barroso est le courtisan des puissants (l’hôte du sommet des Açores des vont-en guerre Bushistes), l’ultra-libéral, l’opposant à toute forme de réglementation des échanges et des marchés, c’est aussi le « grand silence » au plus fort de la crise financière…

Bref,  cet homme  symbolise un monde qui a explosé il y a un an.

Aujourd’hui, alors qu’il faut inventer une société nouvelle, l’Union Européenne ne change pas une équipe qui perd !

Les années à venir vont nous faire perdre encore un peu plus de temps et détourner un peu plus les citoyens de l’Europe…

A quand un Président de la Commission Européenne élu au suffrage universel ?!

Adrien Debever

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Chaban, MoDem avant l’heure ?

jacques_chaban-delmas-dOn commémorait, hier, les 40 ans du discours de politique générale de Jacques Chaban Delmas (le 16/09/1969), qui venait d’être nommé Premier Ministre par le nouveau Président Pompidou.

Si ce discours a laissé une trace dans la mémoire collective, c’est  qu’il était visionnaire et d’une grande modernité. Chaban y fait une analyse sans concession des problèmes de l’époque et  présente son projet de  » Nouvelle Société « .

40 ans après, on constate que les problèmes n’ont pas changé, ils se sont même largement aggravés. Concernant les solutions à y apporter et la « Nouvelle Société« , les paroles de Chaban raisonnent encore aujourd’hui.

Sa Nouvelle Société voulait une économie forte (particulièrement l’industrie), débarrassée de la lourdeur et des freins d’un Etat omnipotent. Chaban Delmas dénonçait ainsi le centralisme et les dérives budgétaires (qui plus tard entraîneront nos déficits publiques abyssaux). Mais cette économie se voulait aussi sociale, en respectant l’Homme et surtout le travailleur. La « Nouvelle Société » devait lutter contre l’augmentation des inégalités et des différences entre les plus riches et les plus pauvres. Sur le plan politique, Chaban aspirait à un dépassement des clivages droite / gauche dans l’intérêt du pays.

Le projet de Jacques Chaban Delmas était donc profondément humaniste, à la croisée des chemins entre le Gaullisme et la Sociale Démocratie. Ce qui n’est pas très étonnant quand on sait que Jacques Delors était un de ses principaux conseillers.

Chaban n’eut jamais vraiment le temps ni les moyens de réaliser ce projet de société. Il fut victime de son propre camp : une droite plus conservatrice et trop attachée à ses acquis.

Aujourd’hui, cette vision  n’est pas morte, car il y a de ces filiations …Il ne faut certes pas chercher du coté de Nicolas Sarkozy : celui-ci construit en France une société aux antipodes de celle voulue par Chaban ! C’est plutôt du coté du MoDem et de son projet de société que l’on retrouve les valeurs et les aspirations de la « Nouvelle Société« .

Finalement, il est possible que François Bayrou, en créant une rupture avec la logique de l’UDF, ait évité d’être étouffé par la droite conservatrice qui jadis eut raison de Chaban. Le MoDem est peut-être l’outil qui a manqué à Jacques Chaban Delmas pour mener son projet dans la durée…

Adrien Debever

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Retrouvez le discours de politique générale de Chaban Delmas du 16/09/69