Le Modem, une certaine façon de gouverner…

cubQuand on est adhérent au Mouvement Démocrate, on porte profondément en soi des valeurs d’humanisme, de liberté, d’égalité et de justice sociale. Cela se décline dans un programme économique et social que nous avons largement précisé lors du Congrès d’Arras (Télécharger le projet humaniste).

Cependant, très souvent, on nous reproche de ne pas pouvoir donner d’exemple concret de la politique que nous prônons. Il est, en effet, assez difficile de mettre en avant des résultats quand on n’a pas le pouvoir et que l’on est dans l’opposition.

Nous prétendons faire de la politique différemment. Par ce terme un peu présomptueux, nous entendons surtout faire preuve de pragmatisme, ne pas être contraints par des idéologies ou des lobbys, agir dans l’intérêt collectif et ainsi dépasser les vieux clivages politiques.

Au niveau local, nous avons des exemples concrets de cette conception. Pas plus tard que jeudi dernier avec la prise de position d’Alain Cazabonne, chef de file des élus Démocrates à la CUB (Communauté Urbaine de Bordeaux), sur le projet du Grand Stade (voir l’article de Sud Ouest).

Il souhaite, ainsi, réunir le projet de la salle de spectacle ARENA et celui du Grand Stade en un même bâtiment multifonction, situé à Bordeaux-Lac.

Cette proposition est d’ailleurs portée depuis plusieurs semaines par les Jeunes Démocrates de Gironde et je l’avais également évoquée il y a quelques mois, dans un précédent article, en m’appuyant sur l’exemple du projet lillois.

A ce jour, quelle est la situation ? Deux projets distincts menés par la co-gestion de la CUB (qui trouve sans doute là ses limites) :

  • Une salle de spectacle ARENA, à financement privé (donc surfaces commerciales), à Floirac en «territoire socialiste».
  • Un projet de Grand Stade, dont le financement pose problème (la majorité socialiste du CG en refusant de co-financer pousse encore à une solution commerciale!), situé à Bordeaux-Lac en «territoire UMP».

Bref, deux projets qui pourraient ne faire qu’un et qui au lieu de cela entrainent doublons, surcoûts et une multiplication des grandes surfaces commerciales (dont la CUB est déjà championne de France) qui seront de nouvelles attaques contre le commerce de proximité.

Face à cette situation, les seules voix à s’être élevées contre ces aberrations en proposant des solutions intelligentes tout en restant ambitieuses, sont celles du MoDem.

En premier lieu, par Jean Lassalle, candidat à la Présidence du Conseil Régional, qui est le seul candidat majeur à avoir clairement défendu le co-financement public du projet afin d’éviter la sur-abondance de surfaces commerciales.

Puis par Alain Cazabonne, jeudi, en proposant la solution pragmatique d’un projet unique fusionnant les deux en cours. Mais pour cela, il fallait sortir des petits arrangements entre Droite et Gauche sur le territoire de la CUB !

Une gouvernance qui fait passer l’intérêt collectif avant les arrangements partisans, voilà qui est intéressant, y compris pour le futur Conseil Régional qui sera élu en mars prochain…

Adrien Debever
http://www.wikio.fr

Pas de métropole sans grand stade !

grand-stadeLe football est le sport le plus pratiqué au monde, il est une des rares activités humaines à être universel. De ce fait, il dépasse le cadre sportif pour être un phénomène social, culturel et économique. Il suffit de se rappeler l’impact économique (+1,5 point de PIB en 98) de la coupe du monde en France et de l’effet de la victoire des bleus sur le moral des ménages, ou bien encore d’observer l’importance sociale et historique du foot dans le quotidien de milliers de supporters des grands clubs français (Marseille, Lyon, Saint-Etienne, Bordeaux…)

Cela est sans doute encore plus vrai en période de crise et de dépression sociale.  Alors certains qualifieront cela d’ « opium du peuple », d’autres de source de d’évasion et de rêve salvateurs pour toute société humaine.

Une chose est sûre, cette activité mérite une attention toute particulière de la part de nos décideurs politiques.

La France souhaite se porter candidate à l’organisation du Championnat d’Europe des Nations 2016. C’est un événement majeur qui implique des stades modernes et  adaptés.

A Bordeaux, ce projet permet de se poser dès maintenant la question de l’avenir du vieux et historique stade Chaban-Delmas.

On le sait bien, ce stade est aujourd’hui à la limite des normes européennes, il est très couteux à entretenir, il est limité en terme de place, son fonctionnement génère un très mauvais bilan carbone et entraine, de par sa position centrale, des bouchons dans les flux de spectateurs. Enfin, son statut de monument classé limite les marges de manœuvre.

Voilà sans doute l’occasion ou jamais de lancer le projet d’un grand stade moderne. Il faut donc saluer la position d’Alain Juppé sur ce point.

En effet, ce projet est intéressant pour plusieurs raisons :

  • Participer à l’Euro 2016 est une magnifique vitrine pour Bordeaux à travers toute l’Europe.
  • Les Girondins de Bordeaux, club de football professionnel, est aujourd’hui l’un des plus grands clubs français. S’il veut devenir un grand club européen, cela passe, entre autre, par un grand stade. Là encore la renommée de la ville est en jeu si elle veut devenir une grande métropole continentale (les jeunes européens apprennent à connaître les grande villes d’Europe bien souvent à travers leur club de foot : Real Madrid, Manchester United, FC Barcelone ou bien encore Milan AC).
  • La capacité des clubs français à rivaliser avec leurs voisins étrangers est aussi une formidable locomotive pour le sport amateur et la formation; Les Girondins de Bordeaux sont d’ailleurs un des clubs hexagonaux les plus en pointe dans ce domaine).

Cependant, ce grand stade ne doit pas être réalisé sans une vraie réflexion d’ensemble. En effet, l’une des rares erreurs de l’organisation de la Coupe du Monde 1998, fut de se contenter de stades rénovés ou construits (voir le Stade de France) sur les standards du XXème siècle.

Il faut bien reconnaître que les stades français sont de grands monstres de béton, vides et sans vie 6 jours /7 (quand il y a un club résident de haut niveau) et qui n’offrent, à l’occasion des matchs, qu’une buvette avec sodas et hot-dogs ! Il y a là un archaïsme aberrant et peu compatible avec  l’idée de rentabilité.

Le futur grand stade de Bordeaux devrait donc s’inspirer de ce qui existe en Angleterre, en Espagne ou en Italie (mais aussi des projet français comme celui de Lille). Ces ensembles sont avant tout des espaces de vie cohérent autour du sport et de la culture (on peut, ici, regretter que pour des raisons politiques, la grande salle de concert de la CUB ne soit pas intégrée à la même structure comme à Lille). On pourrait ainsi imaginer des commerces et des services dédiés autour de la thématique du bien-être. Le grand stade pourrait proposer toute la semaine un lieu de détente, d’activités sportives, avec des points d’alimentation saine (type resto bio), et d’activités culturelles : un vrai lieu de vie et de loisirs pour tous. Ce qui suppose un cahier des charges très strict pour les exploitants privés.

Sa conception doit aussi tenir compte de l’environnement et du développement durable en faisant de cet ensemble un modèle de technologie verte (autosuffisance énergétique et en eau…).

Son mode de financement doit également être optimisé avec, sans doute, à privilégier un Partenariats Public-Privé (PPP), dispositif moderne et très intéressant pour les collectivités locales qui souhaitent se lancer sur des grands projets (Voir l’article sur les PPP). Car il est bien évident qu’un grand stade à Bordeaux concerne tout le monde : la ville de Bordeaux, la CUB, le Conseil Général (Ce lieu drainera les populations des quatre  coins de la Gironde) et le Conseil Régional (puisque Les Girondins sont le seul club de foot professionnel de l’élite en Aquitaine).

Enfin, il restera la question de l’avenir du stade Chaban Delmas, son classement architectural  limitant les possibilités d’exploitation. Néanmoins, il est peut être possible de s’inspirer de Highbury, l’ancien stade historique de Arsenal (club de Londres), qui, bien que classé lui aussi, a été reconverti en logements, en respectant la structure extérieure du stade (découvrir cet exemple) et par là-même, une grande partie de son âme…

Adrien Debever

http://www.wikio.fr

Sur ce sujet, je vous invite à lire l’intervention de Fabien Robert lors du Conseil de la CUB du 2 octobre dernier.

Non à la plate-forme multimodale sur la presqu’île d’Ambès !

La Communauté Urbaine de Bordeaux (C.U.B.) a  exprimé le souhait d’implanter une plate-forme logistique multimodale sur la zone d’intérêt métropolitain du port d’Ambès. C’est pourtant là une zone de « champs d’expansion des crues », indispensable pour recueillir les eaux en cas d’inondation.

Ce projet d’implantation aggraverait les risques d’inondation sur ce secteur (à cause de la mise en place de remblais nécessaires à la mise hors d’eau de la plate-forme) et ne tient pas compte des risques encourus par la population de Saint Louis de Montferrand et du quartier de Sabarèges à Ambarès et La Grave.

La C.U.B. doit cesser de mépriser cette presqu’île et de la considérer comme un « no man’s land ». C’est déjà une zone qui cumule un grand nombre d’usines classées SEVESO, ce qui en fait potentiellement une bombe bien supérieure à AZF à Toulouse !…

Il est urgent de mettre sur pieds un projet alternatif qui s’appuie sur une mise en valeur du biotope de cet éco-système.

On peut avoir des projets financiers et créateurs d’emplois sans, pour autant, détruire l’environnement. Ce sont toutes les promesses qu’offre l’économie verte…

Il nous faut pour cela, des Hommes politiques, véritables moteurs du changement et non pas spectateurs du conservatisme.

Adrien DEBEVER