« BASSENS OÙ EN EST-ON ? CEREXAGRI »

Près d’une centaine de personnes du monde associatif, politique ou citoyen : le projet de conditionnement du méthyl parathion, toujours en instruction, fédère… contre lui

Une alchimie d’opposants

Les débats sur la forme à donner au mouvement d'opposition au méthyl parathion. (PHOTO Y. D.)

Ils avaient prudemment disposé une trentaine de chaises devant la table des intervenants. Et ont donc été les premiers surpris du succès de la réunion : le syndicat des riverains de la Roseraie et les militants d’Europe Écologie ont rassemblé mercredi soir une petite centaine de personnes dans la salle des fêtes de Bassens. Le sujet se trouvait quelques centaines de mètres plus bas : l’atelier d’encapsulation de méthyl parathion que l’entreprise Cerexagri désire installer sur son site.

Plus que l’affluence à une réunion finalement très peu annoncée, c’est la variété de l’assistance qui était notable. Les associations tout d’abord sont venues en nombre : la Sepanso, Sabarèges, les Amis du fleuve, Greenpeace, le collectif des associations de la presqu’île d’Ambès… Intéressant de voir aussi des militants politiques : outre Europe Écologie et les Verts qu’on avait vus devant Cerexagri pendant la campagne des Européennes, l’été a vu arriver le MoDem par exemple dont Adrien Debever a proclamé le soutien à la cause anti-méthyl.

Mairie : des hauts et débats

Des élus PS d’Ambarès ou d’Artigues étaient là aussi. On remarquait Jacqueline Madrelle, femme et assistante parlementaire de son sénateur de mari : « Je suis venue en tant que citoyenne concernée », mais son époux ayant été évoqué, elle tenait à préciser qu’il était « très impliqué » sur le dossier et qu’une demande de question orale au Sénat avait été déposée.

Côté mairie de Bassens, l’élue communiste Christiane Aleu rappelait son opposition depuis le début, le premier vote du Conseil bassenais ayant été favorable d’une courte tête en mars (1). « Il y a aussi 30 emplois sur le site et il ne faut pas l’oublier », soulignait Mme Aleu. Jean-Pierre Turon était représenté par sa directrice de cabinet, Cécile Boucard, qui rappelait la deuxième délibération prise par le Conseil en juillet sur Cerexagri : le refus du conditionnement du méthyl parathion, la suggestion d’une exploitation d’un autre produit autorisé en Europe celui-là et l’avis défavorable à toute extension liée au projet des servitudes d’utilité publique. « Le maire a rencontré récemment le directeur de Cerexagri, le secrétaire général de la préfecture et le directeur de la Drire (2) sur le sujet », précisait-elle. « C’est le premier vote, consigné dans le rapport d’enquête publique, qui aura le plus de poids », lui objectait-on du côté des associations habituées à ce genre de dossier.

Nouveau collectif

Après que l’on a rappelé une nouvelle fois les dangers de cet insecticide hautement toxique (par inhalation ou ingestion) et interdit d’utilisation en Europe depuis 2003, il s’est agi de savoir quelle forme donner à ce rassemblement opposé au projet de Cerexagri. Intégrer une structure existante et compétente comme le collectif de la presqu’île d’Ambès au risque d’être moins lisible dans l’urgence ou fonder sa propre coordination qui aura l’avantage et l’inconvénient de la fraîcheur ? La question a été débattue pendant deux heures, au risque de décourager certains qui quittaient la salle, lassés…

La création d’un nouveau collectif autour des riverains était finalement décidée, « auquel sera associé celui de la presqu’île d’Ambès », précisait Charles Attard, animateur de la soirée et trésorier du syndicat des riverains de la Roseraie. Les actions seront décidées en aval, la première étant déjà dans les têtes : sensibiliser la préfecture…

(1) 12 voix pour, 10 abstentions, sept contre au sein d’une assemblée issue d’une seule et même liste électorale en 2008. (2) Direction régionale de l’industrie, de la recherche et de l’environnement

Après le rapport d’enquête publique (favorable, assorti de trois recommandations), le dossier Cerexagri est en instruction dans les services de l’État. Dernier rebondissement, assez classique sur ce genre de sujet « très sensible » : la Drire a commandé une tierce expertise qui est en cours de réalisation. Dans quelques semaines, le comité départemental des risques technologiques (Codert) devrait être en mesure de rendre son avis. Le préfet, en suite, prendra sa décision.

Auteur : YANNICK DELNESTE

Source: Sud Ouest du 11/09/09

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Le développement durable à l’épreuve du terrain…

cerexagri_bassensA Bassens (4ème circonscription de la Gironde), la société Cerexagri souhaite depuis plusieurs mois étendre ses activités en procédant au micro-encapsulage d’un pesticide : le methyl-parathion. D’une toxicité importante, ce produit est interdit d’utilisation en France et dans l’Union Européenne !

Il est cependant encore commercialisé dans certains pays tels que la Turquie, l’Australie ou les Etats-Unis.

Le projet de Cerexagri a été soumis à une enquête publique (terminée à la mi-mars) à l’issue de laquelle le commissaire enquêteur a rendu un avis favorable pour la demande d’exploitation.

Au niveau du Conseil Municipal de Bassens (majorité de gauche), le projet fut, de la même manière, approuvé, alors que l’ensemble des communes consultées aux alentours ont voté contre.

Ce dossier a poursuivi son chemin en passant par la DRIRE avant que le préfet ne le valide. Finalement, ce sont les importants mouvements de protestation des riverains qui retardent aujourd’hui ce projet.

Voici un cas symptomatique, à l’heure où tout le monde semble brusquement converti au développement durable sous l’effet d’un film (fort judicieusement programmé) et d’une surprise électorale, on constate que sur le terrain les choses ne sont pas si évidentes…

En effet, sous la pression de quelques emplois supplémentaires (guère plus, ne rêvons pas !) et de certains intérêts financiers, toute l’échelle des organismes étatiques aussi bien que l’ensemble des pouvoirs publiques locaux sont en train d’accepter une aberration.

Comment peut-on discuter sur le bien fondé de développer une production dont la vente est interdite en France et dans l’UE. Il faut en finir avec les doubles discours et l’hypocrisie. Sous prétexte que des pays sont en retard sur le plan des normes environnementales, on ne peut accepter une démarche schizophrénique et jouer au dumping écologique !

Adrien Debever

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Les Jeunes Démocrates omniprésents pour l’Europe…

lacanau3005Après un hiver studieux, passé à organiser des conférences et des réunions sur l’Europe, les Jeunes Démocrates de Gironde ont mené une campagne européenne intense et de grande ampleur.

Elle fut inaugurée par la promotion du livret les « envies d’Europe ». Fruit d’un travail de réflexion et des rencontres de l’hiver, ces aspirations de la jeunesse furent remises à Robert Rochefort et médiatisées localement.

Puis à partir de la fin avril, les Jeunes Démocrates 33 ont mis en place une réelle « cellule d’action terrain » impliquant à travers des équipes tournantes environ 25 jeunes. Il fut décidé de sillonner la Gironde en soutien des comités de circonscriptions et à travers des opérations « coup de poing », très visibles, de tractage, boîtage et collage…

Ainsi, les jeunes MoDem ont été remarqués sur les marchés de Bassens, des Capucins, de Blaye, d’Arcachon mais aussi sur le front de mer à Lacanau ou sur les quais à Bordeaux et dans de nombreuses autres villes (Martignas, Saint-Vincent de Paul, Pessac, Saint-Médard…).

Des actions menées par tous les temps, qu’il pleuve ou qu’il vente, de jour comme de nuit !

Face à une circonscription électorale très large (le grand sud ouest), le travail a également dépassé le cadre girondin en collaborant étroitement avec les autres fédérations jeunes d’Aquitaine. Le point d’orgue fut la réussite de la fête de l’Europe à Mont-de-Marsan, le 16 mai.

Je vous invite donc à revivre cette magnifique campagne, pleine d’enthousiasme, de courage et d’abnégation à travers les photos ci-après.

Maintenant: que tous ces efforts aboutissent…à un vote massif demain !

Adrien Debever

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Le MoDem girondin fête l’Europe

Le week-end dernier, nous fêtions l’Europe (le 9 mai) par de multiples manifestations dans chaque circonscription de la Gironde. A noter en particulier une grande journée de tractage sur les marchés de Bordeaux et de la CUB avec un pique-nique au miroir d’eau.

Les Jeunes Démocrates ont joué un rôle prépondérant sur ces différentes actions et notamment dimanche matin sur le marché de Bassens où ils ont bravé la pluie pour sensibiliser les habitants à une campagne si importante malgré son manque de médiatisation.

Les Jeunes Démocrates en campagne

Dimanche les Jeunes Démocrates seront sur la presqu’île d’Ambès (4ème circonscription) dans le cadre de la campagne pour les Européennes.

Comme vous le savez, nous votons pour le Parlement Européen le 7 juin prochain, la campagne va donc s’accélérer dans les semaines à venir. Les Jeunes Démocrates de Gironde seront omniprésents aux quatre coins du département grâce à des équipes mobiles et au contact des électeurs.

Au programme de ce 10 mai: de 10h à 12h présence sur le marché de Bassens pour tracter et rencontrer la population. Puis en début d’après-midi tractage et boitage à Saint Vincent de Paul.

N’hésitez pas à vous joindre à nous (pour demander de plus amples informations : jeunes@modem33.com).

Vous pouvez aussi retrouver toutes les informations sur les différents événements du MoDem 33 lors de cette journée de fête de l’Europe sur :

www.modem33.com/index.php/le-modem-gironde-fete-leurope-le-9-mai

Encore un coup dur pour l’industrie girondine ?

L’usine Solae de Bassens, qui emploie 32 salariés, risque de fermer. La direction de l’entreprise, contrôlée par la multinationale Solae, basée à Saint-Louis (États-Unis), a en effet informé les représentants du personnel d’un scénario d’arrêt d’exploitation de cette entité,  spécialisée dans le traitement du soja destiné à l’alimentation animale.

D’après la direction de Solae-France, les difficultés que rencontre la société proviendraient en partie du coût excessif du soja importé. En effet, la législation européenne impose l’utilisation de soja sans OGM, or celui-ci est devenu plus cher que le soja transgénique produit en masse sur le continent américain. Résultat, toujours selon la direction : les clients européens préfèrent se tourner vers d’autres sources de protéines.

Si cette explication se confirme, on peut s’étonner qu’il n’existe toujours pas, sur le plan européen de dispositifs permettant d’inciter plus fortement une production respectueuse de l’environnement tout en  appliquant le principe de précaution dans le domaine alimentaire. Il faut absolument lutter contre la concurrence déloyale d’une production de masse qui ne se soucie pas des aspects environnementaux.

En tout cas, si cette fermeture se concrétise, elle constituerait un nouveau coup dur pour le tissu industriel de la rive droite, déjà frappée par les fermetures de Soferti, et de la Cornubia.

Pour sortir de la crise actuelle, la relance en France devra nécessairement passer par un véritable plan industriel de grande envergure. Depuis plus d’une décennie, la France se désindustrialise, perdant savoir-faire et infrastructures. Cela ne peut pas continuer ainsi ! Il est totalement utopique de croire qu’une économie, composée uniquement d’un secteur de services, puisse être viable : elle ne peut pas générer suffisamment d’emplois, de qualifications différentes, ni suffisamment de créateurs de richesses.

Là encore, c’est au pouvoir politique d’agir…

Adrien DEBEVER